Près de la moitié des vertébrés menacés d'extinction dans le monde vivent sur des îles, où il est plus facile de contrôler les espèces invasives à l'origine de leur éventuelle disparition, selon une étude publiée mercredi dans la revue Science Advances. Les chercheurs à l'origine de cette étude ont identifié et localisé la totalité des 1.189 espèces terrestres d'amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères figurant sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature se reproduisant sur 1.288 îles. Ils ont pu déterminer si des espèces nuisibles à ces vertébrés avaient été introduites sur ces îles comme des rats et des chats.
Pour mieux cibler les efforts. "Cette nouvelle banque de données sur la biodiversité insulaire permettra de mieux cibler et de nettement améliorer les efforts de conservation dont a besoin notre planète", se réjouit Dena Spatz, une biologiste de l'ONG Island Conservation, principale auteure de ces travaux. Un grand nombre des espèces les plus menacées de la planète vivent ainsi sur des îles, comme le Moqueur de Floreana, un oiseau des Iles Galápagos disparu de l'île dont il porte le nom au 19e siècle, quelques décennies seulement après l'arrivée des humains. Sa quasi-extinction a résulté de l'introduction d'espèces invasives sur l'île, dont des rongeurs et des chats sauvages. Les quelques centaines de Moqueurs de Floreana qui restent sont désormais confinés sur des îlots proches où il n'y pas de prédateurs.
Les chats et les rats. Les îles ne représentent que 5,3% des terres émergées mais ont abrité 61% de toutes les espèces éteintes connues depuis 1500. Les chats sauvages et les rongeurs ont été au cours des derniers siècles responsables d'au moins 44% des extinctions d'oiseaux, petits mammifères et reptiles. Dans certaines îles il est possible d'empêcher l'arrivée de ces nuisibles et dans la grande majorité d'éliminer les intrus invasifs. Cela a permis la résurgence de nombreuses espèces autochtones en voie d'extinction, selon l'étude.