La Nasa a annoncé mercredi avoir retenu deux concepts d'exploration robotique du système solaire parmi douze soumis par différentes équipes scientifiques : l'un porte sur l'exploration d'une comète et l'autre sur l'envoi d'une sonde vers Titan, la plus grosse lune de Saturne. Mais l'agence spatiale américaine devra, à l'issue d'études plus poussées, choisir entre l'un ou l'autre de ces deux finalistes en 2019 pour développer une mission d'exploration qui sera lancée au milieu des années 2020.
Two finalists were just selected to further develop their mission concepts through 2018: https://t.co/FMD64U9pjI
— NASA (@NASA) 20 décembre 2017
CAESAR – A mission to return a sample from the nucleus of a comet.
Dragonfly – A drone-like rotorcraft to explore the prebiotic chemistry of Saturn’s moon Titan. pic.twitter.com/Ujknhtk6VQ
Les comètes, témoins d'un passé très lointain. "Ces deux projets d'exploration cherchent à répondre à plusieurs des plus grandes questions dans notre système solaire", a précisé Thomas Zurbuchen, responsable des programmes scientifiques à la Nasa. La première de ces deux missions, baptisée "Caesar" (Comet Astrobiology Exploration SAmple Return), vise à collecter des échantillons du noyau de la comète Churyumov-Gerasimenko, déjà visitée par la mission européenne Rosetta, pour les rapporter sur la Terre. Ces échantillons pourraient révéler comment l'origine de la formation de notre planète, des océans et de la vie terrestre. Les comètes sont constituées de matériaux provenant d'anciennes étoiles et de nuages interstellaires qui remontent à la naissance du système solaire, il y a cinq milliards d'années. De ce fait, ce sont des témoins précieux du passé.
L'océan énigmatique de Titan. Quant à la seconde mission, "Dragonfly", il s'agit d'une forme de drone capable d'explorer l'habitabilité de dizaines de sites sur Titan, lune de Saturne dotée d'une épaisse atmosphère, de lacs et de rivières de méthane liquide à sa surface. Les scientifiques pensent que Titan pourrait contenir un océan d'eau sous une épaisse croûte de glace et que la vie pourrait y exister.
"New Frontiers". La mission retenue sera la quatrième sélectionnée par la Nasa dans le cadre de son programme "New Frontiers", doté d'un budget de quelque 850 millions de dollars. Ces prédécesseurs sont la mission New Horizon, qui a survolé Pluton en 2015, Juno, sonde en orbite autour de Jupiter, et OSIRIS-REx, vaisseau qui doit prélever des échantillons sur l'astéroïde Bennu en 2023 pour les ramener sur Terre. Les autres projets du programme "New Frontiers" portent sur l'étude de Saturne, de Vénus ou d'astéroïdes autour de Jupiter.
Encelade et Vénus, des missions qui se précisent ? Deux de ces projets viennent également d'être retenus par la Nasa pour faire d'objet d'un plus grand développement technologique : les sondes "Enceladus Life Finder" et "Venus In situ Composition Investigations" ou Vici. La première est conçue pour capter des indices d'une activité biologique dans le geyser géant qui jaillit d'Encelade. Quant à Vici, ce serait le premier vaisseau robotique de la NASA à explorer Vénus en trois décennies. Venus Express de l'Agence spatiale européenne (ESA) est le dernier vaisseau à avoir étudié de près cette planète, entre 2006 et 2014, avant de se retrouver à cours de carburant.