La Nasa a lancé avec succès mercredi son nouveau télescope, d'un coût de 337 millions de dollars (soit 272 millions d'euros), conçu pour rechercher des planètes d'une taille comparable à celle de la Terre et susceptibles d'abriter la vie. L'engin, de la taille d'une machine à laver, a été lancé à 18h51 (00h51 heure de Paris) depuis Cap Canaveral, en Floride.
Un lancement réussi. "Trois, deux, un et décollage !", a déclaré un commentateur de l'agence spatiale américaine au moment où le Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS) était propulsé dans l'espace par une fusée Falcon 9 de la société américaine SpaceX. Moins de dix minutes après le décollage, le premier étage de la fusée a atterri, comme prévu, sur un navire autonome dans l'océan Atlantique, marquant le 24ème atterrissage d'un propulseur de fusée de SpaceX.
The @NASA_TESS spacecraft is now safely in space after a beautiful launch. It will spend the next 60 days getting to its proper orbit where it will search for unknown worlds beyond our solar system: https://t.co/Q7B7dMs7sMpic.twitter.com/qN4RK3oTLs
— Thomas Zurbuchen (@Dr_ThomasZ) 19 avril 2018
La Nasa a également confirmé qu'à 19h53 (1h53 à Paris) les deux panneaux solaires de l'engin spatial se sont déployés avec succès. Ensuite, le télescope passera deux mois à se frayer un chemin jusqu'à son orbite finale. Les premières données scientifiques qu'il livrera sont attendues en juillet.
Un scanner d'étoiles. Le nouveau télescope américain a pour mission de scanner les étoiles les plus proches de la Terre et les plus brillantes à la recherche d'exoplanètes dans leur orbite. Selon la Nasa, TESS pourrait découvrir 20.000 exoplanètes, dont une cinquantaine de la taille de la Terre et près de 500 qui seraient deux fois plus grandes que notre planète.
Ses découvertes seront ensuite étudiées par des télescopes terrestres et spatiaux qui chercheront des signes d'habitabilité comme un terrain rocheux, une taille comparable à celle de la Terre et une distance de leur soleil - ni trop proche, ni trop loin - rendant possible une température permettant l'existence d'eau liquide.
Des caméras ultra puissantes. "Les quatre caméras de TESS sont minuscules mais puissantes", a assuré Natalia Guerrero, une scientifique du programme, dans une interview à la télévision de la Nasa. "Elles ne font que dix centimètres de diamètre, elles pourraient tenir dans une boîte aux lettres, mais elles sont si puissantes que vous pourriez avoir une constellation entière, comme celle d'Orion, dans le champ de vision de l'une de ces caméras", a-t-elle avancé.
"Les planètes sont partout." Comme Kepler, premier télescope du genre lancé en 2009 par la Nasa, TESS utilise la méthode des transits qui détecte les planètes quand elles passent devant leur étoile et estompent ainsi momentanément leur lumière. La mission Kepler a déjà permis de découvrir 2.300 exoplanètes confirmées par d'autres télescopes.
"L'une des nombreuses et incroyables choses que Kepler nous a apprises, c'est que les planètes sont partout et qu'il existe toutes sortes de planètes", avait déclaré lundi Patricia Boyd, directrice du programme des chercheurs invités sur TESS au centre Goddard des vols spatiaux de la Nasa.
"TESS passe donc à l'étape supérieure. Si les planètes sont partout, alors il est temps pour nous de trouver les planètes les plus proches de nous qui sont en orbite autour d'étoiles brillantes proches, parce qu'elles seront le système de référence", avait-elle expliqué.