Il est finalement revenu sur Terre mais sous forme de quelques débris seulement. Progress M-27M s'est désintégré dans l’atmosphère dans la nuit de jeudi à vendredi au-dessus du Pacifique. Le centre de contrôle russe avait perdu, le 30 avril dernier, le contrôle de ce cargo russe envoyé par une fusée Soyouz et censé ravitailler la Station spatiale internationale (ISS). L'engin qui n'avait même pas réussi à s'arrimer avait alors dérivé et entamé une descente vers l'atmosphère terrestre avec ses trois tonnes de matériel. Cet échec est inquiétant pour l'industrie spatiale russe qui accumule les revers depuis plusieurs années.
Durant sa dérive qui aura duré dix jours, l'agence spatiale russe avait été incapable de prévoir l'heure et le lieu exact de la chute de Progress, sans forcément se montrer inquiète. Chaque année en effet, trois à quatre vaisseaux du même type ravitaillent l'ISS et se désintègrent ensuite dans l’atmosphère terrestre au-dessus d'un océan, sans entraîner d'accidents sur Terre. Roskosmos avait donc annoncé jeudi que la descente de Progress vers la Terre ne différerait pas de celle d'un vaisseau sous contrôle.
Aucun danger pour l'ISS. L'échec du dernier ravitaillement ne représente aucun danger pour les six spationautes de l'ISS. Ces derniers disposent en effet de plusieurs mois de réserves, afin de parer à un imprévu. Le prochain convoi aura désormais lieu le 19 juin. Une capsule Dragon de la société américaine Space X leur livrera alors 2,2 tonnes de matériel.
Un coup dur pour l'industrie spatiale russe... Secteur qui fait traditionnellement la fierté du pays, l'industrie spatiale russe vit avec la perte du Progress un coup dur. Le cargo représente un coût de 2,6 milliards de roubles, soit 458 millions d'euros. Une commission d'enquête a été mise en place pour déterminer les circonstances exactes de la perte de la capsule. Elle présentera ses conclusions au plus tard le 13 mai.
L'incident semble avoir eu lieu au moment de "la séparation entre le vaisseau et la fusée", avait déclaré le vice-président de l'agence spatiale russe, Alexandre Ivanov, lors d'une conférence de presse la semaine dernière. "Le tir et le vol de la fusée se sont déroulés normalement, mais une seconde et demie avant la séparation du vaisseau (du dernier étage de la fusée), les instruments de mesure ont cessé d'émettre", avait abondé le président de Roskosmos, Igor Komarov.
... qui accumule les revers. Cet échec vient cependant s'ajouter à d'autres. Quelques jours avant la perte de contrôle de Progress, une fusée expérimentale russe s'était écrasée juste après son décollage dans une zone inhabitée du nord de la Russie. À l'été 2013, c'était une fusée Proton avec ses trois coûteux satellites Glonass, le futur système de navigation par satellite russe, qui avait explosé au décollage.
D'autres tentatives avortées de mise en orbite de satellites de communication ou la perte d'une sonde envoyée vers un satellite de Mars avaient fini par pousser la Russie à procéder à une refonte de son secteur spatial, où quelques têtes avaient sauté.