Les éruptions solaires pourraient avoir provoqué la disparition d'une grande partie de l'atmosphère de Mars dans la jeunesse de la planète rouge, selon les premiers résultats scientifiques de Maven, la dernière sonde orbitale de la Nasa. Ce sont les conclusions d'une des quatre études menées à partir des données collectées par les instruments de l'orbiteur, publiées jeudi dans la revue américaine Science.
L'explication du désert martien. "Ces nouvelles données révèlent quelques surprises ainsi que certains ajustements des théories avancées initialement", résume la Nasa. Des mesures de la haute atmosphère martienne montrent notamment un taux d'échappement dans l'espace des flux de particules ionisées nettement accéléré (dix fois plus rapide que la normale) pendant une éruption solaire au printemps dernier. Cette découverte donne une indication du mécanisme par lequel Mars a perdu une grande partie de son atmosphère et est devenu le grand désert aride d'aujourd'hui, explique Bruce Jakosky, de l'Université du Colorado à Boulder, l'un des principaux auteurs de ces travaux.
Etant donné la probabilité que ces éruptions devaient se produire plus fréquemment dans l'enfance du système solaire, ces chercheurs suggèrent que les taux d'échappement dans l'espace des particules formant l'atmosphère de Mars était largement liés à cette activité du soleil.
Huit instruments pour "fouiller" Mars. Maven ("Mars Atmosphere and Volatile Evolution") est dotée de huit instruments, dont un spectromètre de masse pour déterminer les structures moléculaires des gaz atmosphériques, et le capteur SWEA (Solar Wind Electron Analyser), mis au point par l'Institut français de recherche en astrophysique, qui analyse le vent solaire. Cette sonde de 2,45 tonnes a fourni en mars dernier une visualisation du champ magnétique martien bombardé par des jets de matière ionisée lors d'une puissante éruption du soleil. Lancée le 18 novembre 2013 de Cap Canaveral, en Floride, elle s'est insérée dans l'orbite martienne en septembre 2014.