Il a été détecté dans l'ADN de la pulpe dentaire de restes issus de plusieurs nécropoles romaines datant du 1er au 4e siècles.
Jusqu'à aujourd'hui, les historiens soupçonnaient son existence mais aucune preuve concrète ne permettait de la confirmer. C'est désormais chose faite. Des scientifiques ont enfin détecté la présence du paludisme, aussi appelé malaria, dans des restes de squelettes issus de plusieurs nécropoles de l'Antiquité, a rapporté récemment Sciences et Avenir.
Les dents ont parlé. Ce sont des paléogénéticiens de l'université canadienne d'Hamilton qui sont à l'origine de cette découverte. Ils se sont penchés sur les restes de 68 individus, dont les os proviennent de trois nécropoles romaines utilisées du 1er au 4e siècle. En analysant l'ADN de leur pulpe dentaire, ils ont détecté la présence de l'organisme à l'origine de la malaria, Plasmodium falciparum.
Des "fièvres mortelles" évoquées par les auteurs de l'époque. Il s'agirait, selon cette équipe de scientifiques, de la première preuve concrète de la présence de cette maladie dans la Rome de l'Antiquité. Les historiens devaient, jusqu'à cette découverte, se contenter des écrits des auteurs de l'époque évoquant des "fièvres mortelles" apparaissant à la fin de l'été pour supputer de la présence de la malaria en Europe.
Quelle ampleur ? "L'un des résultats notables de ces travaux est d’avoir pu prouver que le paludisme a potentiellement joué un rôle important dans des communautés antiques vivant au sud de l'Italie, qu’elles aient vécu dans un port ou dans une cité rurale", s'est félicité la bioanthropologue Stephanie Marciniak qui a participé à la recherche. Mais il reste désormais aux chercheurs de mesurer l'importance de cette maladie parasitaire dans l'Italie de l'Antiquité.
Le paludisme a disparu du continent européen. L'OMS l'a annoncé en avril dernier. L'Europe est devenue le premier continent à éliminer la transmission indigène de la malaria, appelée aussi paludisme. Alors que plus de 90.000 cas y ont été détectés en 1995, aucun cas n'a été comptabilisé en 2015. Cette maladie potentiellement mortelle est due à des parasites transmis à l’homme par des piqûres de moustiques. La moitié de la population mondiale est exposée au risque de la contracter. En 2015, la transmission du paludisme continuait dans 95 pays et territoires.