Lorsque les Européens ont tenté de faire pousser des pins en Amérique du Sud et en Afrique au temps des colonies, ils ont eu bien du mal à obtenir des troncs suffisamment costauds pour fabriquer des mâts de bateaux. Au départ, seuls de frêles arbustes sont sortis du sol avant de dépérir sans aucune raison apparente. Ce n’est que lorsque les colons ont pris la décision d’importer aussi de la terre, contenant des champignons microscopiques, que les pins ont réussi à s’acclimater et à pousser correctement.
Ces petits champignons agissent en effet en interaction avec les arbres, une association symbiotique appelée mycorhize. Ces champignons vont donc se développer en symbiose sur les racines de l’arbre en formant un réseau s’étendant sur des kilomètres de ramification. Ces champignons forment en quelque sorte des extensions de l’arbre qui vont, comme d’immenses bras, aller chercher ce dont les arbres ont besoin en profondeur : de l’eau, de l’azote, du potassium et du phosphore. En échange, les arbres fournissent aux champignons des sucres dont ils se nourrissent.
L'importance des champignons pour replanter des forêts
Les arbres et les champignons font donc la paire avec ce procédé gagnant-gagnant qui remonte à plus de 400 millions d’années. Il n’aurait d’ailleurs jamais été possible aux plantes et aux algues de coloniser le milieu terrestre sans cette symbiose avec les champignons. Les champignons sont même à l’origine du déploiement du monde végétal sur la surface terrestre.
A l’heure où l’on parle de compensation carbone et de la nécessité de replanter des forêts à travers la planète, il ne faut donc pas oublier de laisser la part belle aux champignons. Les mycologues, qui étudient les champignons, et les ingénieurs forestiers, devront tout naturellement à l’avenir entrer en étroite collaboration pour favoriser cette association magique entre les arbres et leurs précieux alliés souterrains.