Les poissons seraient stressés et déprimés lorsqu'ils se retrouvent seuls. Une équipe de scientifiques australiens de l'Université James Cook a étudié des demoiselles vertes (chromis viridis), dans la Grande barrière de Corail, le plus grand système corallien au monde classé au patrimoine de l'Humanité.
L'effet de groupe. Selon cette étude, les poissons coralliens perdent du poids lorsqu'ils sont séparés de leurs congénères, et cela nuit à leurs chances de survie. Les scientifiques ont isolé certains de ces petits poissons du reste du banc pour tenter de comprendre pourquoi ils préfèrent évoluer en groupe. Lauren Nadler, directrice de l'étude publiée par le Journal of Experimental Biology, explique que les poissons seuls étaient en moins bonne santé que ceux vivant en groupe. "Les poissons sont plus calmes, moins stressés lorsque leurs congénères sont à proximité, avec un rythme métabolique de 26% moins élevé que chez les individus isolés, ce qui signifie qu'ils ont besoin de moins d'énergie pour survivre", ajoute la chercheuse.
L'instinct de survie dans un environnement menacé. Ces gains d'énergie peuvent ainsi servir à se reproduire, grandir, "des processus qui vont les aider à survivre, à s'en sortir très bien dans les récifs coralliens, et à transmettre leur gènes à la génération suivante", complète Lauren Nadler. Les poissons demoiselle vivent souvent dans des bancs comptant un millier d'individus. "La séparation, qui se produit par exemple en cas de fortes intempéries ayant des conséquences sur les courants, les rend en outre vulnérables aux prédateurs", explique Mark McCormick, un autre chercheur.
La Grande barrière de corail a été touchée en partie l'année dernière par le puissant cyclone Nathan et les scientifiques ont alors remarqué de nombreuses demoiselles vertes solitaires.