"J'ai mal dormi cette nuit. Normal, c'était la pleine lune", entend-t-on souvent. Pourtant, Alain Cirou, le spécialiste sciences d'Europe 1, nous l'affirme : la pleine lune n'a aucun effet sur notre métabolisme. "C'est une croyance populaire qui est extrêmement bien enracinée. On lui attribue toutes sortes de choses : que les cheveux poussent plus vite, que le linge se décolore, que le cidre se décante mieux…", indique-t-il jeudi.
Aucune corrélation entre fréquence des accouchements et phases de la lune. Pour étayer cette affirmation, Alain Cirou s'appuie sur de nombreuses études qui traitent des effets de la lune sur l'Homme, notamment une évoquant les accouchements. Elle a été menée sur près de 20 ans aux Etats-Unis par Dan Caton. Le chercheur a suivi jour après jour les naissances de 70 millions d'Américains, et les a corrélées avec les phases de la lune. "La conclusion est très claire : il ne se passe rien", explique Alain Cirou. "C'est une égalité rigoureuse entre la pleine lune et la nouvelle lune." Seul fait notable : il y a plus d'accouchements en fin de week-end ou en début de semaine, au moment du renouvellement médical.
Les professionnels de la santé y croient aussi. "Ce qui est intéressant, c'est de questionner la croyance. Une enquête a montré par exemple que 87% des infirmières et 64% des médecins des services d'urgence croient à une influence de la lune. Dans le secteur de la psychiatrie, 81% des professionnels sont plus agités" à cette période, souligne le spécialiste sciences. Des études de psychologie sociale montrent qu'il y a une perception particulière lors de ces nuits, et que les croyances pourraient agir comme des filtres qui grossiraient les événements", précise-t-il. Un mythe tombe.