Après une journée de suspense, la Nasa a annoncé qu'elle retenterait de lancer sa nouvelle méga-fusée pour la Lune samedi, suite à une première tentative ratée lundi à cause d'un problème technique. "Nous nous sommes mis d'accord pour changer notre date de décollage pour samedi, le 3 septembre", a déclaré mardi lors d'une conférence de presse Mike Sarafin, en charge à la Nasa de la mission Artemis 1, qui doit marquer le début du programme américain de retour sur la Lune.
La fenêtre de tir commence à 14h17 heure locale (18h17 GMT) et s'étend sur deux heures. Un responsable météorologique a averti que la probabilité de conditions non favorables, comme des précipitations ou des orages, était pour le moment élevée, la quantifiant à environ 60%. Il s'est toutefois déclaré "optimiste" concernant une possibilité de décollage, en passant entre les gouttes.
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Un premier lancement annulé au dernier moment
Lundi au petit matin, des milliers de personnes s'étaient réunies près de centre spatial Kennedy en Floride, mais n'avaient finalement pas pu vivre le décollage tant espéré de cette fusée nommée SLS, la plus puissante jamais construite par la Nasa. Le lancement avait été annulé au dernier moment à cause d'un problème de refroidissement de l'un des quatre moteurs principaux, sous l'étage principal de la fusée. Ces moteurs RS-25 doivent être refroidis pour ne pas subir de choc avec le carburant ultra-froid lorsqu'ils sont allumés. Mais l'un d'eux n'arrivait pas à atteindre la température souhaitée.
Cette température est atteinte en laissant s'échapper une petite partie du carburant cryogénique sur les moteurs. Les équipes de la Nasa suspectent un problème lié à un capteur possiblement défectueux, a déclaré John Honeycutt, en charge du programme SLS. "La façon dont le capteur se comporte n'est pas cohérente avec la physique de la situation", a-t-il expliqué, en précisant qu'un tel souci n'était pas "vraiment inhabituel".
Une inspection d'ici à samedi
Les équipes prévoient donc de récolter assez de données par ailleurs, à l'aide d'autres instruments, pour s'assurer du bon refroidissement du moteur. Il est également prévu de commencer plus tôt le refroidissement des moteurs dans le compte à rebours. Un problème de fuite au moment du remplissage des réservoirs de carburant avait par ailleurs été observé lundi, et même s'il avait pu être surmonté, les équipes de la Nasa mèneront une inspection d'ici à samedi. Une nouvelle réunion sera organisée jeudi pour faire un point d'étape.
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La mission Artemis 1 doit propulser la capsule Orion sans équipage jusqu'en orbite autour de la Lune, afin de vérifier que le véhicule est sûr pour de futurs astronautes - dont la première femme et la première personne de couleur qui marcheront sur la surface lunaire. Après 42 jours dans l'espace, l'objectif principal est de tester le bouclier thermique de la capsule lors de son retour dans l'atmosphère terrestre, à près de 40.000 km/h et une température moitié aussi chaude que la surface du Soleil.
Seuls des mannequins prendront place à bord, équipés de capteurs enregistrant vibrations et taux de radiations. La capsule s'aventurera jusqu'à 64.000 km derrière la Lune, soit plus loin que tout autre vaisseau habitable jusqu'ici. Après cette première mission, Artemis 2 emportera en 2024 des astronautes jusqu'à la Lune, sans y atterrir. Un honneur réservé à l'équipage d'Artemis 3, en 2025 au plus tôt. Le but est d'établir une présence humaine durable sur la Lune, afin d'apprendre à vivre dans l'espace lointain, et de tester toutes les technologies nécessaires à un aller-retour vers Mars.