Après Vanuatu, le Mozambique, Madagascar, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Guyane, c'est au tour de la Nouvelle-Calédonie d'être scrutée dans le cadre du programme "La Planète Revisitée" mené par le Muséum d'histoire naturelle et l'ONG Pro-Natura International, rapporte mardi Le Monde. À partir de mardi et ce pour quatre semaines, une trentaine de scientifiques vont en effet partir à la conquête de cette île du Pacifique, connue pour l'extrême richesse de sa faune.
Inventorier "les grands groupes méconnus". L'objectif précis de cette mission ? Mettre de côté les grands vertébrés, comme les mammifères ou les poissons, déjà bien connus, pour privilégier la biodiversité dite "négligée". Ainsi, les scientifiques vont recenser les petits organismes, comme les insectes, les mollusques, les reptiles et même les micro-organismes. Autant d'animaux qui font partie des "grands groupes méconnus", explique l'un des chercheurs, Olivier Pascal.
Au cœur des forêts et des rivières. Après le volet maritime effectué en août dernier à bord d'un navire océanographique, c'est le volet terrestre que vont entamer désormais les scientifiques. Pour cela, ils ont quadrillé le territoire calédonien le plus reculé de l'île en trois zones, composées de vastes forêts vierges de toutes routes ou chemins. Dans une partie "eaux douces", plusieurs équipes iront aussi à la recherche des espèces vivant dans les rivières, les mares ou encore les étangs répartis sur toute l'île.
Micro-endémisme. La Nouvelle-Calédonie est connu depuis le 19e siècle pour l'extrême richesse de sa faune et sa flore. L'île est aussi connue pour son fort endémisme : nombreuses sont les espèces qui n'existent nulle par ailleurs sur la planète. Mieux, l'île serait un territoire très intéressant pour étudier le micro-endémisme. Des espèces sont ainsi seulement "endémiques de telle vallée, de telle rivière ou de telle montagne", explique le professeur au Muséum d'histoire naturelle, Phillipe Bouchet. L'exploration de la Nouvelle-Calédonie ne se terminera qu'en 2017 avec un volet consacré à la mer de Corail et un autre destiné à d'autres massifs forestiers.