Jean-Louis Etienne, le premier homme à avoir atteint le pôle Nord en solitaire en 1986, était l’invité de la matinale de Matthieu Belliard dans la matinale d'Europe 1 ce jeudi matin, à quelques heures de la publication du rapport du GIEC sur la cryosphère et les océans.
“On n’est pas en train de perdre la bataille. Au contraire, toutes les déclarations qui ont été faites à l’ONU sont de nature, on l’espère, à renforcer la lutte”, note Jean-Louis Etienne. L'explorateur français reste optimiste. Il souligne pourtant la nécessité d’accélérer le traitement de la crise climatique. "Si on ne fait rien ce sera pire. Le processus est enclenché. Il n’y a pas de bouton on et off", fait-il remarquer.
"Les 600 premiers kilomètres de glace sur lesquels on est passé ont disparu"
En 1989-90, il a traversé l’Antarctique. Quelque 30 plus tard, il constate : "les 600 premiers kilomètres de glace sur lesquels on est passé ont disparu. Une partie en 2000, une partie en 2002." Car l'Antarctique représente "presque 80% de réserve d’eau douce de la planète". Et, avec le réchauffement de l’océan surtout et de la température moyenne, "il y a une érosion de la glace qui est à la périphérie", explique l'explorateur. Le réchauffement de l'eau entraîne aussi un blanchissement du corail qui peut entraîner la perte des récifs.
De Greta Thunberg, la jeune militante suédoise pour la lutte contre le réchauffement climatique, il dit : “Je pense qu’elle est attendrissante dans l’alerte.” Mais il émet quelques réserves : “Aujourd’hui, avec la mise en examen de certains pays, on sent qu’elle n’est plus aux manettes et qu’il y a une machine juridique derrière qui se met en oeuvre dont elle n’est peut-être qu’une animatrice.”