Notre conception individuelle de la beauté passe-t-elle par le prisme de critères universels ? Peut-on le théoriser mathématiquement ? C'est ce qu'a essayé de faire Julien Renoult, biologique au CNRS avec deux de ses collègues, en se basant sur un modèle mathématique reproduisant l'activité de nos neurones.
L'amour de la symétrie. "Nous nous sommes appuyés sur la théorie du 'codage efficace'", expliquent ces chercheurs dans la revue The Royal Society Open Science. En d'autres termes, ce que l'on trouve beau correspond à une information facile et rapide à coder pour notre cerveau. L’expérience, menée sur une centaine d'hommes, consistait à leur présenter des photos de femmes qu'ils notaient ensuite selon leurs préférences.
L'attrait de la simplicité. "Ce sont des visages arrondis à la peau homogène, aux contours réguliers, avec des courbures fines, qui sont jugés les plus attractifs", conclut le chercheur. Autrement dit les visages qui exigent le moins de concentration au niveau du cortex visuel. Sur Sciences et Avenir, Julien Renoult reconnaît que ses travaux présentent quelques limites : "il faudrait reproduire l'étude en demandant aux personnes de noter l'attractivité des visages, tout en mesurant leur activité cérébrale par exemple avec une IRM fonctionnelle. Mais une telle étude est très coûteuse !"