De multiples impacts de corps célestes sur notre planète embryonnaire pourraient être à l'origine de la formation de la Lune, selon une étude publiée lundi dans la revue Nature Geoscience qui ravive un ancien scénario. La Lune est le fidèle compagnon de la Terre depuis 4,5 millions d'années mais le mystère de son origine n'a pas encore été résolu de façon définitive.
La Lune et la Terre, même composition. L'hypothèse la plus largement répandue et celle d'une seule et énorme collision entre la Terre et un corps de la taille de Mars, peu après la formation du système solaire. La collision aurait arraché une grande partie de la matière de la Terre qui, plus tard, se serait agglomérée pour former notre satellite. Mais avec un tel scénario, les scientifiques estiment qu'un cinquième du matériel de la Lune devrait provenir de la Terre et le reste du deuxième corps. Or, les échantillons provenant de la Terre et la Lune sont pratiquement identiques.
Plusieurs mini-Lunes à l'origine de la Lune. Raluca Rufu, de l'Institut Weizmann des Sciences à Rehovot en Israël, et deux autres scientifiques ont créé, par simulation numérique, près d'un millier de collisions entre une proto-Terre (nom donné au premier stade géologique de la Terre) et des planètes embryonnaires, plus petites que Mars. Ils ont constaté que chaque collision de ce type entraînait la formation d'un disque de débris autour de la Terre. Les morceaux se compactent ensuite pour former une mini-lune. Si le phénomène se répète, plusieurs mini-lunes se créent qui assemblées peuvent donner naissance à la Lune. Une vingtaine d'accidents de ce genre auraient été nécessaires pour construire le satellite de la Terre, selon les conclusions de ces chercheurs.
Selon les simulations des chercheurs, les impacts générés par les planètes embryonnaires produisent des mini-lunes essentiellement composés par des éléments terrestres et non par l'impacteur. "Cette dernière étude a ravivé le scénario jusqu'alors largement abandonné qu'une série d'impacts plus petits et plus communs seraient à l'origine de la formation de la Lune, plutôt qu'un énorme choc unique", note Gareth Collins, de l'Imperial College de Londres, dans un commentaire publié par la revue.