La qualité de l'air, "enjeu majeur de santé publique", requiert la mise en oeuvre de politiques de long terme et une adaptation des normes, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui suggère notamment une réglementation des particules les plus fines (P2,5).
Changer l'échelle des valeurs. Dans un avis publié mardi, l'Anses recommande d'adopter pour les particules (PM10 et PM2,5) "des valeurs limites d'exposition pour la population plus protectrices que les valeurs actuelles". Ces valeurs permettent de calculer des moyennes mais aussi, lors des pics de pollution, de déclencher des procédures d'information du public et certaines mesures (réduction des vitesses autorisées par exemple). Ces normes relevant de la réglementation européenne, le changement devra être porté à Bruxelles, ajoute l'Anses, saisie par l'État sur l'évolution des normes de qualité de l'air, afin qu'elles "répondent mieux aux besoins de protection de la santé de la population".
Une norme en moyenne journalière. L'Agence recommande aussi la mise en place d'une norme en moyenne journalière pour les particules les plus fines PM2,5 (seule une valeur limite pour les PM10 - particules au diamètre inférieur à 10 microns - étant à ce jour proposée au quotidien). Autre recommandation, conserver les seuils d'information et d'alerte pour les polluants NO2 (dioxyde d'azote), SO2 (dioxyde de soufre), O3 (ozone), "compte tenu des effets sanitaires à court terme et de l'intérêt de ces seuils pour les populations sensibles" (enfants, personnes âgés, personnes immunodéprimées…).
Evaluer l'action publique contre la pollution. "Les objectifs de qualité de l'air en vigueur sont peu connus du public et peu visibles dans la communication institutionnelle", regrette aussi l'Anses, qui suggère une simplification de la réglementation française, et la mise "à l'étude d'un nouveau vecteur quotidien de communication pour le grand public". Enfin l'Agence estime nécessaires "des travaux complémentaires pour évaluer l'efficacité de l'action publique contre la pollution de l'air". Il faudrait parvenir à mieux identifier "les leviers pour mobiliser plus encore les décideurs et le grand public", ajoute l'avis.
La pollution atmosphérique est responsable chaque année de 42.000 morts prématurées en France (1 décès sur 9 dans le monde), selon l'Organisation mondiale de la santé.