La Nasa espère de cette expérience des enseignements sur la propagation du feu dans l'espace et sur la résistance des matériaux de ses capsules.
La Nasa va déclencher volontairement un incendie dans une capsule en orbite pour évaluer la taille des flammes, leur propagation, mesurer la chaleur dégagée et les émissions de gaz dans le vide de l'espace, a-t-elle annoncé mardi. Les informations tirées de cette expérience sans précédent à cette échelle sont jugées cruciales pour la sécurité actuelle et future des équipages des missions spatiales.
Capsule Cygnus. L'expérience sera menée avec la capsule Cygnus, de la firme Orbital ATK, après qu'elle aura achevé sa prochaine mission d'approvisionnement de la Station Spatiale Internationale (ISS) prévue à partir de la semaine prochaine. Dès qu'elle se sera suffisamment éloignée de l'avant-poste orbital, le contrôle au sol déclenchera un incendie à bord, a expliqué mardi Gary Ruff, un ingénieur aérospatial de la Nasa, un des responsables de cette expérience. Si la capsule survit à cet incendie, elle plongera quelques jours plus tard dans l'atmosphère et se désintégrera.
Quelle réaction du feu en apesanteur ? La Nasa pourra ainsi commencer à mettre au point de meilleurs systèmes de détection incendie dans les vaisseaux spatiaux. Les résultats de cette expérience, appelée Saffire-1, permettront aussi de déterminer les limites de résistance au feu en apesanteur de plusieurs matériaux utilisés dans les vaisseaux spatiaux. Cela aidera la Nasa à sélectionner les matériaux les plus appropriés et à déterminer comment la microgravité et les quantités limitées d'oxygène affectent la taille des flammes.
La première expérience grandeur nature. "Comprendre le feu dans l'espace a été l'objectif de nombreuses expériences au cours des années", a relevé Gary Ruff, précisant qu'il s'agissait de feux portant sur quelques centimètres. Toute l'expérience grandeur nature, qui pourrait durer une vingtaine de minutes, sera suivie par des capteurs de température, d'oxygène et de dioxyde de carbone (CO2) qui enregistreront les données du feu en temps réel. Des caméras filmeront également les matériaux qui se consument.