Pyrène : le premier robot bricoleur est arrivé !

Pyrène a été présenté jeudi par le Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS) du CNRS. © RÉMY GABALDA / AFP
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Pyrène, le premier robot humanoïde capable de se servir d’outils, a été présenté jeudi à Toulouse.

L’ouvrier de "l’usine du futur" s’appelle Pyrène. Il s’agit du premier robot humanoïde créé pour se servir d’outils. Véritable mastodonte d'1,75 m pour 100 kg, ce robot conçu par le Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS) du CNRS a été présenté jeudi à Toulouse. S’il est encore tenu par des filins pour l’empêcher de tomber, Pyrène "est capable non seulement de bouger, mais également d’agir sur son environnement et de produire des forces, afin de le rendre capable d’exécuter des tâches", explique Philippe Souères, responsable du département robotique au LAAS de Toulouse.

"Voir" les obstacles pour les éviter. En mesure d’effectuer 32 mouvements articulaires indépendants, Pyrène peut venir à bout de nombreux obstacles comme des marches ou un terrain accidenté avec une "rapidité inédite", assure pour sa part Olivier Stasse, directeur de recherche dans l’équipe Gepetto, qui pilote le projet au sein du LAAS. Des caméras stéréo à détection de profondeur permettent à Pyrène de "voir" les obstacles avant de les contourner alors que les anciennes générations les percutaient et tombaient. Un petit événement, comme une personne qui change subitement de trajectoire, perturbe énormément les humanoïdes actuels. Mais pas Pyrène, qui est capable "d’interagir avec l’environnement et les êtres humains, grâce à ses capacités de perception", poursuit Olivier Stasse.

Airbus intéressé. Encore "quelques mois de développement" et ce robot dernier cri sera capable de "se servir d’outils et d’effectuer des actions complexes, telles que visser quelque chose ou percer un trou", ajoute Olivier Stasse. D’après lui, c’est une première mondiale "pour un robot humanoïde bipède". Et cela pourrait le rendre utile pour des grosses entreprises. "On commence à s’interroger avec nos collègues chez Airbus à des applications", explique Stasse qui ajoute que l’industrie aéronautique est peu automatisée par rapport aux constructeurs automobiles".

Pas là pour remplacer les humains. Mais cela pourrait changer "dans un horizon relativement court. On peut parler en termes de quelques années", se projette Philippe Souères, qui se veut rassurant sur un point : les robots "n’ont pas vocation à remplacer la main-d’œuvre humaine" mais plutôt à "œuvrer à ses côtés". Pyrène pourrait donc prochainement être un nouveau collègue, avec qui il sera peut-être agréable de partager une pause autour de la machine à café…