Après 200 jours dans l'espace, Thomas Pesquet est revenu sur Terre, vendredi. Mais son répit a été de courte durée. Quelques heures après son atterrissage dans les steppes du Kazakhstan, le Français a rejoint Cologne en Allemagne, où se trouve le Centre européen des astronautes. Là-bas, il tente de se réhabituer doucement à la gravité. Surtout, il enchaîne les examens médicaux, physiologiques et scientifiques.
- Des analyses intensives
Son programme est millimétré. Dès samedi, Thomas Pesquet a ainsi subi une biopsie (un prélèvement d'un petit morceau de tissu) des muscles du mollet et de la cuisse. Dimanche, c'est sa vision qui a été testée par le biais de plusieurs examens oculaires. Pendant trois semaines, de manière intensive, puis pendant plusieurs mois, le bon fonctionnement de son cerveau, de son cœur, de ses muscles, de ses os sera également analysé.
L'objectif de ce programme intensif est de mesurer les effets d'un long séjour dans l'espace sur sa santé pour faire avancer la science. "Il faut tenir compte des contraintes différentes de chaque examen. Certains nécessitent d'être à jeun, d'autres sans activité sportive. Réaliser l'emploi du temps est très complexe", a confié lundi le Dr Brigitte Godard, son médecin à l'Agence spatiale européenne.
"Cela fait partie du boulot de finir les expériences au sol", a expliqué mardi le spationaute, lors d'une conférence de presse organisée à Cologne. "C'est vrai que lorsque l'on fait les prises de sang et qu'il y a 22 éprouvettes qui arrivent, on se dit 'oula, sympa', mais c'est comme ça. Je suis tellement content d'être rentré, d'avoir retrouvé ma compagne, mes proches et ces choses qui m'ont manqué pendant six mois, que lorsque l'on me dit 'prise de sang', je dis 'mais oui, pas de problème'", a-t-il précisé par ailleurs.
- Un programme de remise en forme
Depuis son retour, le spationaute travaille aussi à se refaire une santé et une masse musculaire. Chaque jour, il pratique deux heures de sport. Car dans l'espace ses muscles, faiblement sollicités, se sont relâchés. "Aujourd'hui, chaque mouvement me coûte", a expliqué mardi Thomas Pesquet. "Vendredi, j'avais l'impression d'avoir des élastiques qui retenaient mes bras". "Sur Terre, mettre mon pantalon, c'est l'une des choses les plus compliquées que j'ai dû faire depuis samedi. Surtout que j'ai des problème d'équilibre", a-t-il raconté. "J'ai dû prendre ma douche assis sur un tabouret".
- Retrouver ses proches et les habitudes terrestres
Outre les tests, Thomas Pesquet a également eu l'occasion depuis son retour de redécouvrir certains plaisirs terrestres, comme l'odeur de l'herbe coupée lorsqu'il a atterri au Kazakhstan ou le goût du fromage. "Cela m'avait manqué", a-t-il expliqué, ajoutant s'être fait chambrer par ses collègues astronautes.
Et après?
Après ces trois semaines intensives, Thomas Pesquet pourra souffler. Un peu. Il se rendra au salon du Bourget le 19 juin et reprendra ensuite un programme de tests allégés. "Pendant six mois j'appartiens aux scientifiques", a rappelé mardi le spationaute. Il prendra toutefois des vacances fin août.
Avant de retourner dans l'espace ? "On peut imaginer que cela se fera assez rapidement", a glissé le spationaute lors de la conférence de presse. "Cela fera un nouveau rêve, un nouveau challenge". Car, assure-t-il, "il faut toujours avoir quelque chose en ligne de mire, un objectif pour se maintenir concentré".