Il sera le premier Européen à faire le voyage vers la Station spatiale internationale (ISS) à bord du Crew Dragon de SpaceX. Après un report de quelques jours en raison des conditions météo, Thomas Pesquet décollera de Cap Canaveral, en Floride, vendredi matin, pour sa deuxième mission dans l'espace. Un voyage prévu à la minute près, des préparatifs du départ à l'arrimage à l'ISS.
Un jeu de carte à gagner par superstition
Sachez d'abord que l'on ne monte pas dans une fusée comme dans une voiture : il y a des rituels à respecter pour conjurer le sort et faire en sorte que le vol se déroule bien. Après avoir pris le petit-déjeuner de leur choix, Thomas Pesquet et les trois astronautes avec lesquels il voyagera devront jouer à un jeu, par exemple un jeu de cartes, et gagner contre le chef des astronautes de la NASA - le monde du spatial est une industrie superstitieuse.
Puis, direction la fusée, 3 heures avant le décollage. Sur la route, tous les quatre inscriront leur nom sur le mur des astronautes. Une fois qu'ils seront assis à leur place - Thomas Pesquet sera installé à droite -, plusieurs vérifications devront être réalisées pour s'assurer que la communication avec le centre de contrôle fonctionne et que la capsule est bien étanche. Ce sera alors le moment de faire le plein de carburants - kérosène et oxygène liquide - dans les réservoirs.
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A noter que chaque équipe emporte dans sa fusée une peluche, qui se met à flotter lorsque les astronautes sont en apesanteur, et leur indique donc qu'ils ne sont plus soumis à l'attraction terrestre.
"Quinze tours autour de la terre" avant l'arrimage
Le départ est prévu à 11h49 heure française - 5h49 heure de Floride, pour un voyage de 23 heures, à bord d'un vaisseau au design épuré et futuriste, sans aucun bouton, mais avec trois écrans plats. Les combinaisons blanches de Thomas Pesquet et de ses collègues aussi seront futuristes : ce sont des costumiers d'Hollywood qui ont conçu les scaphandres.
Pendant le vol, l'astronaute français devrait dormir un peu, selon le planning prévu. Pourquoi le trajet est-il si long ? "On fait à peu près quinze tours autour de la terre, et, tout doucement, on monte l'orbite pour se rapprocher en altitude de la station [spatiale internationale, ndlr], jusqu'au moment où on est vraiment dans l'environnement de la station, 23 heures plus tard", explique à Europe 1 Frank de Winne, chef du centre des astronautes européens.
Ce n'est qu'une fois arrivé sur la même ligne que l'ISS que le vaisseau pourra s'y arrimer. Alors commencera, réellement, la mission de Thomas Pesquet.