La sonde Rosetta a entamé jeudi soir sa lente descente vers la comète Tchouri sur laquelle elle doit s'écraser volontairement vendredi à la mi-journée. Un tweet de l'Agence spatiale européenne (ESA) a confirmé que la sonde s'était placée, à l'heure prévue, sur une trajectoire la menant en collision avec Tchouri. Cette fin spectaculaire mettra un point final à une odyssée spatiale de plus de douze ans et de de 7,9 milliards de kilomètres,, couronnée par près de 26 mois de compagnonnage fructueux avec la comète 67P.
Lined up and ready to go... I wonder what @Philae2014 would make of me doing this! #CometLandinghttps://t.co/7yPWxlBaAO
— ESA Rosetta Mission (@ESA_Rosetta) 29 septembre 2016
Instruments allumés jusqu'au bout. La sonde utilisera ses dernières forces pour tenter d'accumuler le plus de données scientifiques possibles pendant ces dernières heures. "Nous sommes très excités", a déclaré Matt Taylor, responsable scientifique de la mission Rosetta au Centre européen d'opérations spatiales (ESOC) en Allemagne.
"Pendant la descente finale, nous allons nous trouver dans une région sur laquelle nous n'avons jamais prélevé d'échantillons", a-t-il ajouté. La plupart des instruments de la sonde seront allumés pendant les dernières heures. Rosetta prendra des images de très près, elle "sniffera" les gaz, mesurera la température de Tchouri et sa gravité.
Des "puits" qui dégagent des gaz. Rosetta doit se poser sur une zone située sur la tête de la comète qui comporte des "puits", sortes de dépressions circulaires larges et profondes, d'où s'échappent parfois des jets de gaz et de poussières. "Nous espérons voir sur les flancs de ces puits des structures qui pourraient remonter à la période pendant laquelle la comète s'est formée et qui nous donneraient des indications sur l'évolution primordiale du système solaire", a déclaré Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique en charge de Philae.
Une grande réussite scientifique. Ceux qui ont travaillé à la mission Rosetta s'accordent à dire que la sonde a dépassé de loin les attentes des scientifiques, en tenant bon aussi longtemps. Elle a envoyé en novembre 2014 l'atterrisseur Philae vers la surface de la comète, exploit de haute précision même si l'engin s'est retrouvé coincé dans une fissure plongée dans l'ombre, sans pouvoir être rechargé en énergie solaire. Rosetta a détecté des composés organiques sur la comète, renforçant l'idée que les comètes ont répandu les éléments chimiques de base de la vie, il y a longtemps, sur Terre et dans le système solaire.