Ariane 6 n'a pas encore fait ses premiers pas mais l'Institut Montaigne l'a déjà cloué au pilori. Selon une de ses notes publiées jeudi et que Le Figaro a pu se procurer, le futur lanceur européen sera incapable de rivaliser avec ses concurrents américains.
L'Europe "rate le coche". Après une enquête de six mois, l'Institut Montaigne constate que l'Europe "est en train de rater le coche". Alors que ses concurrents cherchent à réduire les coûts des voyages dans l'espace avec des lanceurs réutilisables, Ariane 6 ne sera pas équipée d'un système de guidage lui permettant de revenir en partie sur Terre. Pour rappel, l'américain Space X avec son Falcon 9 a testé à plusieurs reprises et avec succès son Falcon 9, une fusée dont le premier étage est recyclable. Il teste même désormais des coiffes de fusée réutilisables.
Des missions purement commerciales. De plus, selon L'Institut Montaigne, Ariane 6, dont le premier lancement est prévu en 2020, ne sera pas "suffisamment compétitive pour maintenir le leadership européen sur le marché commercial". Elle ne disposera pas en effet de missions institutionnelles, payées plus cher que les missions purement commerciales.
Vers un moteur à bas coût. Ceci dit, tout n'est pas noir dans la note de l'Institut Montaigne : Ariane 6 "apporte des améliorations, permet de poursuivre l'optimisation de la filière spatiale européenne" et elle est "notre meilleure chance d'être toujours dans la course au début des années 2020". Stéphane Israël, patron des lanceurs civils d'Arianegroup et PDG de sa filiale, Arianespace, admet de son côté qu'il y a des points à améliorer : "nous devons développer les briques technologiques nécessaires au développement d'un moteur bas coût et potentiellement réutilisable". Un autre piste est à creuser selon l'Institut : l'UE doit augmenter son budget spatial, actuellement cinq fois moins élevé que celui des Etats-Unis.