Les scientifiques, plutôt pessimistes, ont jusqu'à fin janvier pour arracher Philae de sa longue hibernation.
L'aventure du robot Philae, installé sur la comète Tchouri mais muet depuis des mois, touche peut-être à sa fin. Les ingénieurs européens vont en effet tenter de lui envoyer quelques commandes mais fin janvier, les conditions extérieures deviendront trop hostiles pour sa "survie".
Mieux orienter ses panneaux solaires. Une manœuvre de la dernière chance a été tentée dimanche pour faire bouger Philae. Elle visait notamment à améliorer l'ensoleillement des panneaux solaires du petit robot-laboratoire, qui vit sur le noyau de la comète depuis novembre 2014 mais n'a pas communiqué avec la Terre depuis le 9 juillet. "Cette tentative ne nous a malheureusement pas permis d'entrer en contact avec Philae. Nous n'avons pas reçu de signal", a déclaré mardi Stephan Ulamec, responsable de l'atterrisseur à l'agence spatiale allemande DLR, basée à Cologne.
Un nuage de poussières ? Dans une courte vidéo, postée mardi après-midi sur Internet, l'agence DLR indique que la caméra Osiris, qui se trouve sur la sonde européenne Rosetta, a pris des images de ce moment. "Ces images sont en cours d'analyse. On cherche s'il n'y aurait pas un nuage de poussières qui pourrait avoir été provoqué par un changement de position de Philae", le privant de lumière, explique-t-elle. Petit à petit, l'espoir d'établir un contact avec Philae s'amenuise donc.
Des chances "très basses" de réussite. "Nous allons encore envoyer quelques commandes à Philae ces prochains jours. Puis nous passerons en mode écoute", juste pour vérifier qu'il n'envoie pas de signal, a indiqué Stephan Ulamec. "Après, il faut être réaliste. Les conditions vont aller de mal en pis" sur la comète : la lumière va diminuer, les températures vont baisser à mesure que Tchouri, escortée par Rosetta, va continuer à s'éloigner du Soleil. "Les chances de recevoir un signal sont très basses", souligne Stephan Ulamec. "Si fin janvier, aucune communication n'a été établie, ce sera vraiment fichu", estime enfin Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au Cnes, l'agence spatiale française, à Toulouse.