Pendant six mois, il a eu un point de vue unique sur notre planète Terre. Mercredi, au micro de Patrick Cohen sur Europe 1, le spationaute Thomas Pesquet, revenu sur Terre le 2 juin, après son séjour dans l'espace sur la Station spatiale internationale (ISS), a rappelé combien son poste d'observation lui a permis de déceler les fragilités de la Terre. "On le voit sur le temps long, on observe des glaciers en Amérique du sud, on voit qu'ils fondent. On voit la pollution des rivières qui débouchent dans la mer. On voit les coupes dans la forêt amazonienne. On voit des villes recouvertes de pollution. On voit malheureusement beaucoup de choses", détaille le scientifique.
"On a l'impression que l'on comprend tous ces phénomènes là, mais la Terre c'est trop grand, ça se passe pas à notre échelle tout ça. Alors quand on prend ce recul formidable que d'aller dans l'espace, on le voit. On voit la fragilité de la Terre. C'est un oasis dans un océan de rien du tout".
"Mes premières photos étaient affreuses". Cette fragilité, il l'a saisie grâce à un appareil photo. Et de ces photos, il a fait un livre, Terre(s), publié chez Michel Laffont. "C'est devenu un passe temps, le soir, de regarder dehors, de prendre mon appareil photo, d'apprendre à prendre des photos correctes de la Station spatiale internationale. Mes premières photos étaient affreuses", se souvient Thomas Pesquet. "C'est une photo un peu spéciale. La station est à 400 kilomètres d'altitude, elle va à 28.000 km/h, il faut faire ses réglages de manière un peu fine pour que tout ça marche bien", détaille-t-il.
Mars, "l'aventure suprême". Depuis son retour sur Terre, Thomas Pesquet tente de sensibiliser le grand public et les hommes politiques à l'importance de la sauvegarde de l'environnement. Il était ainsi présent à la conférence pour le climat de Bonn, la Cop23. "J'ai essayé d'interpeller des dirigeants". Le spationaute continue par ailleurs d'avoir la tête dans les étoiles. "Mon objectif est de retourner dans l'espace", étaye-t-il. Et pourquoi pas explorer la planète rouge ? "Je pense que ce sera possible dans la deuxième moitié des années 2030. Ce serait une 'aventure suprême'".