La fusée Vega de l’agence spatiale européenne, qui transportait deux satellites d’observation de la Terre, a dévié de sa trajectoire huit minutes seulement après son décollage, dans la nuit de lundi à mardi. Le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël, a expliqué que cet échec était dû à une anomalie lors de la fabrication du lanceur européen, évoquant un problème "d'inversion des câbles".
Difficile à croire donc, mais des câbles auraient été mal connectés sur l’étage supérieur de la fusée. Si tout avait bien commencé, lors du lancement depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française, une anomalie s'est produite sur le quatrième étage du lanceur léger. Le dernier moteur, tout en haut de l’appareil, censé ajuster définitivement la trajectoire, a eu un problème d’allumage. Les opérations étant presque entièrement automatisées, il a été impossible de rattraper la fusée qui a dévié et est sortie des radars.
Second échec
Vega devait mettre en orbite deux satellites à 700 km d’altitude : un satellite espagnol d'observation de la Terre, SEOSAT-Ingenio, et un satellite français d'exploration de physique des orages, Taranis, pour le compte du CNES, l'agence spatiale française. Coûtant respectivement 200 et 150 millions d'euros, ces investissements sont perdus.
Il s’agit d’un coup dur pour les lanceurs européens. Vega, fabriquée en Italie, est la fusée la plus fine et la plus légère en Europe. Elle avait déjà connu un autre échec il y a un an et demi : la fusée s’était alors cassée en deux, deux minutes après le décollage.
Arianespace et l’Agence spatiale européenne vont mettre en place dès mercredi une commission d’enquête indépendante, chargée de "valider définitivement le scénario identifié et de mettre en évidence les raisons pour lesquelles cette erreur d'intégration n’a pas été détectée puis corrigée". "Nous allons corriger et nous reviendrons plus forts", a assuré le PDG d'Arianespace, qui a présenté ses "excuses" aux clients et constructeurs des satellites perdus.