Il espère parvenir à développer un vaccin qui soit efficace contre tous les types de coronavirus et leurs variants. Lbachir BenMohamed, immunologiste marocain à la tête d'un laboratoire d'immunologie cellulaire et moléculaire affilié à la prestigieuse université de Californie, à Irvine, teste actuellement sur des souris quinze vaccins candidats élaborés par son équipe. "Nous espérons passer aux essais cliniques fin 2021 ou au plus tard début 2022", a-t-il déclaré vendredi, au micro de la matinale d'Europe 1.
Pour ce chercheur, l'élaboration d'un vaccin "universel" ne permettra pas seulement de lutter contre le virus SARS-CoV-2, à l'origine de la pandémie qui frappe le monde entier depuis plus d'un an, mais d'anticiper d'autres crises sanitaires liées à la famille des coronavirus, qui compte actuellement une quarantaine d'espèces. "La question n'est pas de savoir si ça va se produire, mais quand ça va se produire", explique Lbachir BenMohamed. "Le Covid-19 n'est ni la première ni la dernière pandémie causée par un coronavirus. Il n'est pas impossible de voir dans les prochaines années, par exemple, un Covid-25 ou un Covid-30", soutient-il. "Au lieu de se focaliser sur le développement d'un vaccin contre le Covid-19, mon laboratoire cherche à anticiper les prochaines pandémies en développant un vaccin universel contre tous les coronavirus."
Parvenir à cibler l'ensemble des protéines qui composent le virus
Et pour y parvenir, Lbachir BenMohamed a dû travailler sur l'ensemble des protéines qui composent le virus, alors que les vaccins actuellement sur le marché ne concentrent leur efficacité que sur une seule molécule, celle qu'utilise le SARS-CoV-2 pour atteindre notre organisme. "Le vaccin que l'on est en train de développer n'est pas seulement focalisé sur la protéine Spike qu'on connaît aujourd'hui. Le vaccin AstraZeneca, le vaccin Johnson & Johnson, le Pfizer, le Moderna, tous ces vaccins-là se basent sur cette protéine, mais le notre s'appuie sur d'autres protéines, car il faut savoir que le virus en possède 25", indique le chercheur.
"Nous en sommes actuellement au stade pré-clinique", précise Lbachir BenMohamed. "On a 15 vaccins candidats que l'on est en train de tester chez la souris. On immunise l'animal, puis on l'expose à des variants et on regarde quel produit parvient à le protéger contre tous les variants."
Le graal de la recherche vaccinale
La recherche d'un vaccin universel contre les coronavirus monopolise l'attention de nombreuses start-up et de leurs laboratoires de recherche. En France notamment, la société lyonnaise de biotechnologie Osivax, qui planche depuis plusieurs années sur un vaccin universel contre la grippe, utilise désormais son expérience pour la lutte contre le coronavirus, en essayant d'élaborer un produit qui puisse neutraliser les protéines du virus qui ne sont pas sujettes aux mutations. Là aussi, ils espèrent des essais clinique d'ici fin 2021.