VIDÉO - La mission européenne BepiColombo en route vers la planète Mercure

Décollage BepiColombo 1280
Ariane 5 a profité des récentes améliorations du moteur Vulcain 2 pour s'arracher à la gravité terrestre. © Twitter @CNES
  • Copié
avec Laure Dautriche et AFP , modifié à
Le satellite BepiColombo a pour objectif de rejoindre la planète Mercure, située à 9 milliards de kilomètres de la Terre, pour y réaliser une série d'études
VIDÉO

Le satellite BepiColombo destiné à l'étude de Mercure a été placé avec "succès" sur la route de cette planète par Ariane 5 dans la nuit de vendredi à samedi depuis Kourou en Guyane française, a annoncé ArianeGroup.

Une vitesse de "40.000 km/h. Ariane 5 a lancé avec "succès" le satellite BepiColombo depuis le centre spatial guyanais (CSG) dans la nuit de vendredi à samedi a annoncé par communiqué ArianeGroup à l'issue de la mission. Le lancement avait eu lieu à 22h45 heure de Kourou (1h45 GMT). BepiColombo a pour objectif de rejoindre la planète Mercure située à 9 milliards de kilomètres pour y réaliser une série d'études. D'abord placé sur sa trajectoire de transfert par Ariane 5, le satellite a pu s'échapper du "puits de gravité de la terre" et entamer son chemin à une vitesse absolue proche de "40.000 km/h" selon ArianeGroup.

"Cette première mission européenne, en partenariat avec l'agence spatiale Japonaise, permettra de mieux comprendre la formation et l'évolution des planètes à proximité de notre étoile" s'est réjoui Stéphane Israël, président exécutif d'Arianespace à l'issue des opérations. "BepiColombo", du nom du mathématicien et ingénieur italien Giuseppe Colombo (1920-1984) atteindra la planète Mercure via Vénus en fin d'année 2025.

Des températures de plus de 350°C. Le satellite et ses deux sondes resteront en orbite autour de la planète pendant une ou deux années où ils subiront des températures supérieures à 350°C et à dix fois plus de radiations solaires que sur terre. Cette mission étudiera "la surface, l'intérieur et l'environnement" de Mercure, planète rocheuse la plus petite du système solaire et la moins explorée par les scientifiques, a expliqué par communiqué Arianespace. Elle profite de la "première application de l'augmentation de débit du moteur Vulcain 2, décidée dans le cadre de l'amélioration de la performance du lanceur Ariane 5" a indiqué ArianeGroup.

Un tel défi n'aurait jamais été réalisable il y a 15 ans, rappelle de son côté Dominique Delcourt, l'un des scientifiques responsables de cette mission. "Il y a une certaine magie à aller observer une petite planète si près de l'étoile. On va au plus près du soleil, à l'opposé de tout ce qui se faisait jusqu'à présent", explique-t-il au micro Europe 1 de Laure Dautriche.

Sept ans de voyage. Fabriqué par Airbus, BepiColombo doit être placé sur une orbite lui permettant d'échapper à l'influence gravitationnelle de la Terre. Le satellite qui a une durée de vie de 8,5 ans dont 7 ans de voyage, est muni des deux sondes. Une sonde appartient à l'Agence spatiale européenne (ESA), l'autre à l'Agence japonaise d'exploration aérospatiale (Jaxa). À leur arrivée à destination en 2025, les deux sondes étudieront le champ de gravité de Mercure, permettront aux chercheurs de définir la composition et la structure de cette planète, la plus proche du soleil et la moins explorée du système solaire.

 

Mercure étant la planète la plus proche du soleil, l'explorer devrait "accroître les connaissances sur la formation des planètes telluriques, leur évolution et de comprendre les conditions d'apparition de la vie dans notre système solaire et au-delà" a précisé par communiqué Arianespace.

101e succès d'affilée pour Ariane. Bepicolombo intervient après deux missions de l'agence spatiale américaine (NASA) qui avaient révélé des images et données de la planète au milieu des années 70, en 2011 et 2015. Il s'agit du 7e lancement de l'année depuis le CSG, le 5e pour une Ariane 5. Ce tir marque le 101e succès d'affilée pour Ariane 5.