Après 37 ans passés dans l'espace sans être utilisés, quatre propulseurs de la sonde Voyager 1, la construction humaine la plus éloignée de la Terre, ont été remis en service avec succès, a indiqué la Nasa vendredi.
Looking for some hot stuff? I fired backup thrusters for the first time in 37 years, and they worked like a champ. This could extend my life 2-3 years. https://t.co/N0pF3nvOkOpic.twitter.com/V35vMbrHCr
— NASA Voyager (@NASAVoyager) 2 décembre 2017
Pour deux ou trois ans de plus. Cette prouesse "va permettre de prolonger la vie de Voyager 1 de deux ou trois ans", s'est félicitée dans un communiqué Suzanne Dodd, directrice de projet pour la Nasa. Les propulseurs servent à orienter Voyager 1 dans une direction propice pour que ses antennes puissent communiquer avec la Terre.
21 milliards de km parcourus. La sonde Voyager 1, qui depuis son lancement il y a quarante ans a changé l'histoire de l'astronomie, se déplace dans l'espace interstellaire à presque 17 kilomètres par seconde et se trouve actuellement à plus de 21 milliards de kilomètres de la Terre. La remise en service de propulseurs à cette distance était donc un véritable défi. "Si vous essayez de démarrer une voiture qui est restée dans un garage pendant des décennies, vous ne attendrez probablement pas à ce que le moteur démarre", a par ailleurs souligné la Nasa pour insister sur le fait que ces propulseurs n'avaient plus fonctionné depuis novembre 1980.
Un logiciel obsolète. Pour parvenir à leurs fins, les ingénieurs de la Nasa ont donc dû "examiner les logiciels qui avaient été codés dans un langage obsolète", a raconté l'ingénieur en chef Chris Jones. Et les scientifiques ont attendu pendant 19 heures et 35 minutes que le résultat de leur test parcourt, à la vitesse de la lumière, l'immense distance séparant la sonde de la Terre, avant de constater mercredi le succès de leur mission.
Reprise du service en janvier. A partir de janvier, ces quatre propulseurs reprendront donc du service en remplacement d'autres propulseurs dont les ingénieurs avaient constaté une dégradation depuis 2014. Et compte tenu de la réussite du projet sur Voyager 1, la Nasa envisage de réaliser un test similaire sur Voyager 2, sa jumelle, où les propulseurs sont toutefois en meilleur état.