La rentrée prochaine s'annonce difficile dans le primaire. Entre 1.407 et 1.583 classes fermeront en septembre 2012, d'après deux syndicats qui ont compilé les chiffres officiels de presque tous les départements. "Nous voilà bien loin des engagements présidentiels", dénonce Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, qui rappelle que Nicolas Sarkozy avait promis, en juin 2011, de "ne procéder hors démographie à aucune fermeture de classe de l'école primaire" à la rentrée 2012.
La lutte contre l'échec scolaire touché
Pour la rentrée prochaine, le SE-Unsa a fait le calcul : dans 91 départements, où les recteurs et les inspecteurs d'académie ont arrêté leurs décisions, "3.494 classes ont été fermées et seules 1.911 ont été ouvertes. Le solde négatif s'élève dont à 1.583 classes". Le SNUipp-FSU, s'appuyant sur les remontées de 95 départements, atteint quant à lui le chiffre de 1.407 classes fermées, dont 203 en éducation prioritaire.
La lutte contre l'échec scolaire n'est pas épargnée, selon les syndicats. L'enquête du SE-Unsa "confirme également qu'avec une amputation aggravée de 1.882 emplois, les Rased [réseaux d'aide spécialisée aux élèves en difficulté] paient à nouveau un lourd tribut à la razzia budgétaire", déplore Christian Chevalier, pour qui ces réseaux se retrouvent "exsangues".
Des "chiffres fantaisistes"
"Les coups de rabot portent aussi sur une multitude de postes indispensables au bon fonctionnement de l'école", fustige de son côté le SNUipp-FSU, citant les remplaçants (846 postes en moins) ou les maîtres-formateurs chargés d'accompagner les enseignants stagiaires (100 postes en moins). Le syndicat réclame un "gel des suppressions de postes" dans le primaire pour la rentrée prochaine et a écrit au ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, pour lui "demander de revoir sa copie".
L'intéressé, lui, dénonce des "chiffres fantaisistes" et assure que l'engagement de Nicolas Sarkozy sera tenu. "Le solde des fermetures et des ouvertures de classes sera nul à la rentrée 2012", s'engage Luc Chatel. Le président-candidat a en outre promis mardi soir qu'à compter de la rentrée 2013, les instituteurs seraient "exonérés" de la règle du remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.