C’est une "rupture sans précédent". Le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, estime à 1.500 le nombre de classes qui pourraient être fermées dans les écoles à la rentrée, selon les résultats d'une collecte de données remontant de 62 départements.
"Pour la première fois, ce solde est négatif"
1.168 classes vont être fermées dans ces 62 départements, selon l'enquête du syndicat menée auprès de ses sections départementales, le poussant à estimer à "1.500" le nombre total de fermetures sur le territoire. Ce chiffre s'entend comme étant le solde entre ouvertures et fermetures de classes.
"Pour la première fois, ce solde est négatif, on va fermer plus de classes, qu'on ne va en ouvrir, c'est une rupture sans précédent avec les années passées", a déploré Sébastien Sihr, secrétaire général du syndicat. En 2009 et 2010, ce solde était positif, avec respectivement 126 et 373 ouvertures de classes, a-t-il ajouté.
4.900 élèves de plus à la rentrée
Parmi les principales conséquences, selon lui, le nombre d’élèves par classe va augmenter. Ces fermetures découlent des 8.967 suppressions de postes prévues dans les écoles publiques au budget 2011, dont 5.600 postes d'enseignants en "surnombre" (par exemple remplaçants) et 3.367 postes devant élèves.
Selon l'enquête du SNUipp, sur les 1.168 classes fermées dans 62 départements, les deux-tiers concernent l'élémentaire et un tiers la maternelle. En outre, 379 postes supprimés concernent des emplois de "Rased" (spécialisés dans la grande difficulté scolaire), 171 des maîtres formateurs et conseillers pédagogiques (qui forment les stagiaires par exemple) et 215 divers postes comme les remplaçants pendant la formation continue ou les enseignants soutien en éducation prioritaire.
Dans le même temps, le nombre total d'élèves scolarisés va également augmenter. Ils seront 4.900 de plus à la rentrée, selon le ministère de l'Education nationale. Le SNUipp réitère son appel à un rassemblement devant le ministère le 18 mai. Interrogé dimanche dernier sur Europe 1 au sujet du nombre de fermetures de classes, le ministre de l'Education Luc Chatel n'vait pas précisé les chiffres.