Une proposition indécente que Rachida Dati n’a pas appréciée. Un homme de 39 ans était jugé vendredi devant le tribunal correctionnel de Valence, dans la Drôme, pour avoir envoyé des mails graveleux à la députée européenne, Rachida Dati. Il comparaîssait pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique".
Il a finalement été condamné à cent euros d'amende avec sursis, une peine en deçà des trois mois de prison avec sursis requis contre lui devant le tribunal correctionnel de Valence.
"Personne dans la salle ne peut penser que ces mails n'ont pas atteint la dignité de Mme Dati", avait déclaré dans son réquisitoire le procureur de Valence, Antoine Paganelli, demandant, outre les trois mois avec sursis, une mise à l'épreuve et une obligation de soins. "C'était grivois, irrespectueux et pas très malin. Mais, il y a eu un problème d'interprétation", s'est défendu à la barre le prévenu, qui comparaissait libre pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique". "Je l'ai fait d'instinct pour m'amuser", a-t-il finalement admis.
"Une petite inflation"
Sans profession et considéré comme "sain d'esprit", l’homme avait envoyé sept mails sur la messagerie du Parlement européen de Rachida Dati. Et il lui demandait "une petite inflation (…) en présence de Nicolas et de Carla Bruni", surfant sur le lapsus de la députée européenne fin septembre, lorsqu’elle a confondu "inflation" et "fellation" sur un plateau télé.
Parmi les mails envoyés par les prévenus à Rachida Dati, "le dernier a dû l'inquiéter un peu plus que les autres parce qu'il évoquait la possibilité d'une rencontre", a précisé le procureur de Valence, Antoine Paganelli. C’est dans ce message que l’homme faisait allusion au lapsus de la députée européenne.
Un procès "disproportionné"
Sous contrôle judiciaire, le prévenu était arrivé libre au tribunal. Défendu par sept avocats, l’un d’eux a expliqué que tout l’enjeu du procès "est de montrer que c'est une procédure complètement disproportionnée et que la qualification ne tient pas. Les mails ont été envoyés à Rachida Dati en qualité de personne privée, je dirais même ‘people’, et pas en qualité d'élue".
L'ancienne garde des Sceaux ne s'est pas constituée partie civile au procès. Elle n'était pas présente vendredi à l'audience.