Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé jeudi le déblocage de 111 millions d'euros pour la police et la gendarmerie, après que plusieurs voix se sont élevés sur les difficultés budgétaires touchant les deux corps. Cette annonce de Manuel Valls devant les représentants de la commission des finances et de la défense de l'Assemblée nationale "était éminemment attendue", a expliqué une source proche du dossier.
Le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), Denis Favier, était monté au front devant la commission de la défense de l'Assemblée nationale milieu octobre, faisant part de la "situation difficile" dans laquelle se trouvait son institution en raison des restrictions budgétaires imposées par Bercy. Il avait notamment expliqué qu'"aucune commande de véhicules (n'avait) pu être passée", ni d'ordinateurs, soulignant avoir des difficultés "pour assurer les paiements (...) incontournables" comme "les dépenses d'énergie". Plusieurs syndicats de police avaient emboité le pas du patron des gendarmes, assurant que la police rencontrait des difficultés similaires, liées également aux gels des crédits pour la fin de l'année 2013.
Rappelant que la "sécurité de nos compatriotes" était une priorité du président de la République, Manuel Valls a donc annoncé que le Premier ministre avait décidé de "dégeler 111 millions de crédits", octroyant ainsi aux deux forces "les moyens nécessaires à leur fonctionnement jusqu'à la fin de l'année". Traditionnellement, les crédits bloqués en début d'année pour faire face à d'éventuels aléas sont toujours dégelés avant la fin de l'année. Manuel Valls a précisé que pour la première fois depuis 2007, le budget alloué aux policiers et aux gendarmes était ainsi en augmentation "de 2%", rappelant que ces crédits avaient baissé de 18% entre 2007 et 2012.