13 ans après, jugés pour des tournantes

Le procès se tient jusqu'au 12 octobre.
Le procès se tient jusqu'au 12 octobre. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
15 hommes comparaissent mardi devant les assises des mineurs pour des tournantes commises entre 1999 et 2001.

C'était il y a plus de dix ans. Quinze hommes, aujourd'hui âgés de 29 à 33 ans, sont jugés jusqu'au 12  octobre par la cour d'assises des mineurs du Val-de-Marne. Ils sont accusés d'avoir commis une série de viols collectifs entre 1999 et 2001 à Fontenay-sous-Bois sur deux adolescentes alors âgées de 15 et 16 ans.

• Que s'est-il passé il y a 13 ans ? La première fois, Nina a 16 ans. Nous sommes en 1999, à Fontenay-sous-Bois dans l'est parisien. Au dernier étage d'une tour de la cité de la Redoute, elle est violée par un garçon à peine plus âgé qu'elle. Les autres adolescents les entourent de leurs rires moqueurs, de menaces et violences. Nina a dès lors subi "quotidiennement" des actes similaires dans des caves, des parkings, des appartements des quartiers du Bois Cadet, des Larris ou des Olympiades. L'adolescente dit être devenue "l'objet sexuel" de ces garçons qu'elle décrit comme "des chiens enragés".

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• Pourquoi l'affaire n'a-t-elle éclaté que 6 ans après les faits ? Nina, aujourd'hui âgée de 29 ans, a attendu d'en avoir 22 avant de porter plainte "par peur de représailles". Ses tortionnaires l'avaient menacée de s'en prendre à sa mère et à son frère si l'envie lui venait de "balancer".

C'est une agression à l'automne 2005 qui sera finalement l'élément déclencheur de toute l'affaire. Tabassée dans la rue par un certain M.D. à cause d'un regard de travers, Nina s'ouvre aux policiers : son agresseur fait partie de garçons qui la violaient plusieurs années auparavant.

Quelques années plus tard, les policiers découvrent l'existence d'une seconde jeune femme. C'est entre 2000 et 2001 que Stéphanie (le prénom a été modifié ndlr), alors âgée de 15 ans est victime à son tour de cette même bande. Les enquêteurs découvrent ainsi un véritable "système" de "tournantes" instauré dans le passé par ce groupe. Un calvaire qui aura duré 6 mois pour Nina.

Un procès hors normes à plus d'un titre

• Pourquoi sont-ils jugés aussi tard ? Le procès s'ouvre donc près de 13 ans après les faits. Notamment en raison d'une instruction particulièrement longue. Par la nature des faits d'abord : pas de constatations matérielles possibles sur les victimes, les faits remontant au minimum à quatre ans avant le début de l'enquête.

Par le nombre de suspects ensuite. Avec 35 suspects au départ, les enquêteurs mettent un an à boucler toutes les confrontations. Nina a identifié une vingtaine de ses agresseurs présumés. Viennent s'ajouter les nombreux recours des avocats et la lenteur de la justice. L'instruction a été terminée en 2011, il a fallu ensuite fixer une date et réunir la cour d'assises: un an supplémentaire.

• Vont-ils comparaître à huis clos ? Quinze accusés, dont douze étaient mineurs au moment des faits, comparaissent devant les assises, pour la plupart en liberté, sous contrôle judiciaire. Ils nient les viols et assurent que les deux plaignantes étaient consentantes. Un procès aux assises des mineurs se tient normalement à huis clos. Sauf quand les accusés sont devenus majeurs au jour du procès et que toutes les parties se mettent d'accord pour rendre les débats publics. Au vue de la nature des faits exposés ici, il y a peu de chance pour que ce procès se tienne autrement qu'à huis clos.