Jawad Bendaoud, le logeur des djihadistes du 13 novembre, va-t-il échapper aux assises ? Les juges d'instruction ont disjoint son cas de celui des autres protagonistes du dossier, estimant qu'il n'avait pas connaissance du projet d'attentats qui ont frappé Paris, a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête.
Cette ordonnance, rendue le 28 avril et qui concerne deux autres hommes, pourrait conduire à revoir à la baisse les chefs de mise en examen les visant. Ils ne seraient alors plus passibles d'une cour d'assises spéciale mais du tribunal correctionnel. Jawad Bendaoud avait fourni l'appartement de Saint-Denis où Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attaques (130 morts), et un autre auteur des tueries s'étaient repliés.
Il ne cesse de clamer son innocence. Interpellé dans la rue le 18 novembre 2015, au moment de l'assaut policier contre le logement, il avait été mis en examen six jours plus tard pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, détention en bande organisée d'explosifs et d'armes et incarcéré à l'isolement à la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Depuis, le délinquant multirécidiviste de 30 ans ne cesse de clamer son innocence.
Au fil de l'instruction, certaines charges pouvant laisser penser qu'il aurait pu avoir connaissance du projet d'attentat étaient tombées : un coup de téléphone qu'il avait reçu de Belgique dix jours avant les tueries s'était notamment révélé sans rapport avec l'enquête.