Il y a quelques semaines, c'était un champ plein de coquelicots. Aujourd'hui la parcelle, non-cultivée, est recouverte d'herbe. Soucieux de protéger ses administrés des pesticides, le maire de Saint-Maurice de Beynost, petite commune de 4.000 habitants dans l'Ain, a élaboré une nouvelle solution. Il rejoint ainsi le mouvement initié par l'édile du village de Langouët en Bretagne, qui a pris un arrêté en mai dernier instaurant une distance minimale d'épandage des produits phytosanitaires.
Le maire de Saint-Maurice de Beynost a pour sa part décidé d'indemniser l'agriculteur, qui utilise des substances chimiques à deux pas de l'école, afin que celui-ci ne cultive plus la parcelle qui jouxte les bâtiments. "1.500 euros d'indemnités de pertes d'exploitation pour préserver la santé des 270 enfants à proximité, cela nous paraissait tout à fait acceptable", a souligné l'édile.
Une solution qui ne peut être que ponctuelle
L'agriculteur a accepté le deal au printemps et a laissé ce terrain d'un hectare et demi en jachère. Le maire se dit même prêt à réfléchir à une distance d'épandage minimale par rapport aux habitations, comme cela a déjà été fait à Audincourt, Revest-des-Brousses ou Val-de-Reuil.
"S'il y avait 10 ou 20 mètres de bande de protection le long des écoles, des maisons de retraites et des restaurants, ce serait mieux", convient l'élu. Il rappelle cependant que certaines résidences se sont construites au milieu des zones agricoles. "On ne veut pas se fâcher avec les habitants", ajoute-t-il.
La solution trouvée ici ne peut être que ponctuelle. D'où cette demande pressante de la part du maire et de l'agriculteur que l'Etat définisse au plus vite une règle commune et raisonnable en matière de pesticides.