Entre 200 et 300 manifestants étaient rassemblés lundi à la mi-journée à Paris à l'appel notamment de la CFDT et de l'Unsa pour le traditionnel 1er mai, avec un mot d'ordre : "faire barrage au Front national", a constaté une journaliste de l'AFP.
Suivez en direct notre live 1er mai -À Villepinte, Le Pen dénonce Macron, "le candidat d'une continuité morbide"
Il y a une "forme d'agonie". "La présence de Marine Le Pen [au second tour de l'élection présidentielle, ndlr] est plus grave qu'en 2002", a déclaré à la tribune le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, comparant le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle à celui qui avait opposé Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen 15 ans plus tôt.
Pourquoi ? : "Parce qu'il y a moins de réaction, une forme d'agonie, parce qu'il y a aussi beaucoup d'ambiguïté (...). Il y a un réel risque que le Front national puisse accéder au pouvoir", a-t-il dit. "Ce risque est renforcé par le vote blanc et l'abstention, qui est une demie voix donnée à Marine Le Pen".
Pas de défilé commun cette année. Contrairement à 2002, les syndicats ont échoué à organiser un défilé unitaire. CGT, FO, FSU et Solidaires, dont le rassemblement parisien est prévu à partir de 14h30 de République à Nation, appellent à "faire barrage" à Marine Le Pen, sans pour autant inviter ouvertement à voter pour son adversaire, Emmanuel Macron. "Quand on a un parti comme le Front national qui s'apprête à gouverner la France, c'est quand même incroyable que les syndicats n'arrivent pas à montrer de la solidarité et à se transcender", a déploré Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa. Appeler à voter Macron "ne signifie pas faire allégeance".
"On ne peut pas mettre un signe égal entre Macron et Le Pen". Les manifestants rassemblés en fin de matinée dans le quartier Stalingrad brandissaient des pancartes affichant : "La jeunesse emmerde le Front national", "Non à Lep'Haine!", "Touche pas à ma France !". Nombreux arboraient des autocollants "Touche pas à mon pote" de l'association SOS Racisme, qui avait également appelé au rassemblement avec l'organisation étudiante Fage. "On ne peut pas mettre un signe égal entre Macron et Le Pen et je trouve scandaleux et terrible que des syndicats le fassent. Ces gens n'ont rien appris de l'histoire", fustige Annie, retraitée de l'éducation nationale.