L'un des hauts gradés de la préfecture de police n'avait "pas évoqué" avec sa hiérarchie la présence d'Alexandre Benalla, alors collaborateur de l'Elysée, comme observateur aux côtés des policiers le 1er mai à Paris, selon un rapport de la "police des polices" rendu public vendredi.
Un simple accord téléphonique. "Monsieur Benalla, chargé de mission auprès du chef de cabinet du président de la République, avait un profil justifiant qu'il puisse observer cet événement", écrit l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Il "aurait convenu téléphoniquement" des modalités de sa présence avec Laurent Simonin, le chef d'état major adjoint de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), "disant avoir toutes les autorisations requises".
"Il apparaît certain" que Laurent Simonin "n'a pas évoqué avec son directeur la présence de Monsieur Benalla sur le dispositif", estime l'IGPN. Alexandre Benalla avait été filmé en train de frapper et malmener des manifestants, des vidéos à l'origine d'une tempête politique.
Un "signe distinctif" et une charte. "L'accueil de personnes extérieures à l'institution, assez confidentiel il y a quelques décennies, a connu une montée en puissance progressive sans que cette évolution ne s'accompagne de l'élaboration d'un cadre fixant ses conditions d'autorisation et de déroulement", diagnostique l'IGPN, qui préconise que les observateurs portent désormais un signe "distinctif" et que leurs conditions d'accueil fassent l'objet d'une charte. Dès la publication du rapport, le ministre de l'Intérieur a annoncé que ces mesures seraient mises en place au début de la semaine prochaine.