C'est un véritable casse-tête pour les professeurs d'Histoire. Avec la réforme du lycée, les élèves de première scientifique doivent désormais boucler en neuf mois le programme qu'ils faisaient auparavant en deux ans. Ainsi pour couvrir 150 ans d'Histoire à la fin de l'année scolaire, certaines parties des cours sont littéralement survolées, au grand dam des futurs candidats au bac. Car désormais les premières passent le bac de français et celui d'histoire-géographie en même temps.
Deux programmes en un
"Ça fait beaucoup de révisions ! J'ai compté, il y a 40 chapitres en tout et on a deux semaines pour réviser le français", regrette au micro d'Europe 1 une élève de première. "Il y a pas mal de professeurs qui disent que c'est le 'crash-test' cette année. Soit on boucle le travail, mais c'est difficile. Soit on va devoir se débrouiller comme ça. On nous demande surtout d'avoir la maturité d'élèves de terminale. Peut-être qu'on aurait été meilleurs en terminale en Histoire mais là, on doit savoir faire à peu près les mêmes choses alors qu'on est en première", conclut l'adolescente.
Des élèves cobayes
Les syndicats de profs s'inquiètent. Seuls les meilleurs élèves vont réussir à réviser la totalité du programme, selon eux. Car la plupart des professeurs n'auront pas fini de l'enseigner dans les temps. "On ne veut pas qu'on envoie les élèves à l'abattoir", rappelle le président du SNALC, François Portzer. "On demande au moins, dans l'intérêt des familles et des élèves, qu'on soit compréhensif pour cette première série d'épreuves. Le tout c'est d'attendre d'avoir des consignes qui permettent de terminer dans de bonnes conditions", insiste-t-il.
Le SNALC demande donc de l'indulgence au ministère de l'Education, notamment qu'il s'engage à ce que les élèves ne soient pas interrogés sur la totalité du programme pour qu'ils puissent faire des impasses.