Les sanctions tombent. Dix mois après le mouvement de grève sans précédent des surveillants pénitentiaires, qui avait duré plusieurs semaines entre janvier et février 2018, près de 2.000 agents (sur 18.000 au total) ont été sanctionnés sur tout le territoire, a appris Europe 1 de sources concordantes. Dont un millier en région parisienne, d’après les syndicats.
Des sanctions prises au cas par cas. Exclusions fermes ou avec sursis, les courriers datent du mois de juin mais n’ont été envoyés que ces deux dernières semaines. Du côté de l’administration pénitentiaire, on précise que ces sanctions ne concernent que la fin du mouvement, lorsqu’il s’est durci et que certains grévistes ont empêché les forces de l’ordre d’accéder aux prisons. Quant aux délais, ils sont dus au "cas par cas" que l’administration pénitentiaire explique avoir pratiqué concernant les dépôts massifs de congés maladie.
Pas de droit de grève. "Il a fallu faire le tri au peigne fin entre ceux qui étaient vraiment à bout car ils avaient tenus les établissements en sous-effectifs, et ceux qui en faisaient une utilisation abusive pour masquer une grève", explique la Direction de l’Administration Pénitentiaire. En effet, les personnels pénitentiaires, au même titre que les policiers par exemple, sont dépourvus du droit de faire grève sous peine de sanctions, car ils travaillent pour la sécurité publique.
"Certains agents se sont vu fichés à la porte d'entrée avec un trombinoscope indiquant leur interdiction d'accès à leur structure", s’émeut Arnaud Aram, responsable de la CGT Pénitentiaire en Île-de-France, qui souligne que de ce fait, "des services sont à la peine par manque d'effectifs".