Sur toute sa scolarité, un élève perd l'équivalent d'un an de cours, selon un rapport confidentiel commandé par le ministère de l'éducation à un cabinet d'audit, ques'est procuré Le Monde.
Dans le premier degré, 45% des enseignants ont au moins un arrêt maladie par an, et 8,3% en ont plus de trois. Chaque arrêt ayant une durée moyenne de 6,2 jours, cela fait près de 2 millions de jours d'école sans "le maître" ou "la maîtresse". L’absentéisme des enseignants du premier degré est ainsi supérieur à celui des salariés du privé.
Au sein de la profession, les écarts sont grands entre les enseignants en place et les remplaçants. Ces derniers sont absents 17 jours par an, en moyenne. Les syndicats expliquent que les effectifs de remplaçants diminuant, les zones d'intervention sont plus vastes à couvrir. Les remplaçants parcourent parfois des dizaines de kilomètres pour aller travailler. Certains reconnaissent par conséquent poser des arrêts maladie plutôt que de faire certains remplacements.
Joseph est un jeune enseignant de 26 ans. Pour sa première affectation, il s'est retrouvé dans un collège difficile, très loin de chez lui :
Il y a un problème de gestion des hommes, pour Norbert Faure, du cabinet Ineum consulting, qui travaille spécifiquement sur l'absentéisme au travail. "Il faut que l’Education nationale réfléchisse à son organisation et à son management au lieu de stigmatiser telle ou telle catégorie professionnelle", indique-t-il. Une analyse qu’approuvent les syndicats d'enseignants.
"Les parents ont une obligation scolaire, l’Etat doit avoir sa propre obligation", explique Jean-Jacques Hazan, le secrétaire général de la FCPE, qui a fondé ouyapacours.com, un site qui recense les absences non remplacées.
L’idée d'une "agence nationale de remplacement" pour les enseignants, lancée par Xavier Darcos lorsqu’il était ministre de l'Education, a été abandonnée. Son successeur travaille sur le sujet et promet des annonces pour le mois de janvier. Les auteurs du rapport proposent d’avoir recours à des vacataires : des étudiants et des jeunes retraités par exemple.