Comme en première instance, Jean-Louis Muller a été condamné mercredi à vingt ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises du Haut-Rhin. Cet ancien médecin légiste a été reconnu coupable du meurtre de sa femme, retrouvée morte dans le sous-sol de la villa familiale en 1999.
A l’énoncé du verdict, Jean-Louis Muller s’est pris la tête dans les mains. "Je crains que cet homme ne souhaite plus poursuivre le combat, ne souhaite plus vivre. Ce verdict est une grande déception, mais aussi une grande crainte", a déclaré l'un de ses avocats, Me François Saint-Pierre. Les deux fils de la famille, qui ont soutenu leur père durant le procès, ont eux éclaté en sanglots.
"Sa vraie nature, son cynisme"
Jean-Louis Muller a toujours clamé son innocence. Suspecté d'avoir commis le "crime parfait", parce qu'il était expert judiciaire, il a axé sa défense sur le scénario du suicide. Ses avocats ont exigé à plusieurs reprises qu’une reconstitution du drame soit réalisée, y compris pendant le procès. Pour protester contre le refus de la cour, l’ancien médecin légiste avait choisi dès la première audience de ne plus parler. "Je suis innocent, je n'ai rien de plus à dire", avait-il simplement lancé.
Pas de preuves directes
Ce silence n’est qu’une stratégie destinée à "cacher sa vraie nature, son cynisme, son arrogance", avait analysé de son côté l’avocate générale Madeleine Simoncello. Elle avait requis mardi une peine de vingt ans de prison
Répondant à l’absence de preuves matérielles directes soulevée par les avocats de la défense, l’avocate générale avait assuré lors de sa plaidoirie: "La preuve c'est une construction, un ensemble d'éléments qui, une fois réunis, permettent de se forger une conviction". L'un des avocats de Jean-Louis Muller a annoncé quelques heures après le verdict son intention de se pourvoir en cassation.