24,9 degrés en Atlantique, 28,7 en Méditerranée : pourquoi la hausse de la température de la mer est inquiétante

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Inès Zeghloul / Crédit photo : Vincent Feuray / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Alors que la chaleur et la canicule font des ravages partout dans le monde, les mers et océans du globe ne sont pas épargnés. Lundi, la Méditerranée a atteint les 28,71 degrés, battant le record de 2003. Une situation très inquiétante et qui s'explique par différents facteurs, comme le détaille Thibault Guinaldo, chercheur en océanographie pour Météo-France.

Ces deux derniers mois, les températures s'enflamment partout dans le monde . Une chaleur ressentie surface de la terre, mais également au fond des mers . Jeudi, l'Atlantique Nord affichait 24,9 degrés et lundi, la mer Méditerranée a connu la plus haute température journalière, 28,71 degrés, soit plus qu'en 2003. Une situation inquiétante, comme l'explique Thibault Guinaldo, chercheur en océanographie pour Météo-France.

"Dans ce qu'on appelle la mer Tyrrhénienne, entre la Sicile et l'Italie et l'ouest de la Corse, on a même frôlé les 30 degrés avec des températures atteignant 31,8 degrés à l'est de la Tunisie", rappelle-t-il.

De graves conséquences sur les écosystèmes marins

En cause : "il y a déjà la hausse des températures due au réchauffement climatique et là-dessus, on va avoir des conditions atmosphériques très chaudes, peu de vent. Le fait qu'il y ait peu de vent provoque peu de brassage. Tous les processus océaniques qui normalement viennent refroidir les températures de surface sont totalement inhibés", détaille Thibault Guinaldo au micro d'Europe 1.

 

Une situation qui a de graves conséquences, "notamment sur les écosystèmes marins, sur les espèces qui ne peuvent pas migrer, comme les posidonies ou les gorgones, qui sont accrochées au fond et qui vont donc être soumises à des températures bien plus hautes que le seuil de tolérance, ce qui les fait mourir. La seule solution, c'est de couper le forçage au réchauffement qui provient de l'atmosphère et donc de couper les émissions de gaz à effet de serre le plus rapidement possible", conclut le chercheur en océanographie.