La mort d'Eric Comyn, gendarme tué par un chauffard récidiviste lundi dans les Alpes-Maritimes lors d'un contrôle routier, bouleverse ses collègues et au-delà, toute l'institution. Les gendarmes comme les policiers sont confrontés au risque d'un refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier. Europe 1 a suivi des policiers dans l'agglomération de Valenciennes.
"On a eu des collègues qui se sont retrouvés sur le capot d'une voiture"
Sur cette route départementale, contrôle de routine. Dans l'agglomération de Valenciennes, on dénombre 150 refus d'obtempérer sur les sept derniers mois. Un danger constant dans les esprits, selon le commandant Jérôme. "On a eu des collègues qui se sont retrouvés sur le capot d'une voiture. Ça arrive régulièrement. On a eu des collègues blessés, grièvement blessés parce que la personne avait refusé de se soumettre aux contrôles et a refusé de s'arrêter", se souvient-il.
Les hommes de la commissaire Lienard ont appris à repérer les comportements menaçants sur la route. "Effectivement, quand on voit un véhicule arriver, parfois ça peut donner des indications. Si on voit que le conducteur n'a pas forcément une conduite très sûre, on fait très attention à ça et ça nous permet d'adapter notre niveau de vigilance", indique la commissaire.
"Il faut être vigilant à chaque contrôle"
Une vigilance de tous les instants qui n'efface pas ce sentiment de vulnérabilité. "On peut le sentir, mais malheureusement, si on pouvait l'anticiper, on ne se ferait pas avoir. C'est compliqué à voir, il faut être vigilant à chaque contrôle. On est en train de discuter, peut-être que dans deux minutes, on va se retourner et il y aura un truc qui va se présenter. On ne peut pas le deviner", explique le commandant Jérôme.
Illustration du danger : un automobiliste contrôlé sous nos yeux est positif au cannabis. "C'est typiquement le type d'infraction qui pourrait amener à [forcer le barrage]. Il est sous l'emprise de matières stupéfiantes, donc malheureusement, ça crée un danger", affirme la commissaire Lienard. Et c'est sans doute l'ampleur du dispositif déployé ici qui l'a dissuadé de se soustraire aux contrôles de police.
25.000 refus d'obtempérer par an en moyenne
Gérald Darmanin a évoqué le chiffre de 25.000 refus d'obtempérer par an en moyenne, dont "5.000 touchent directement des policiers, des gendarmes ou des citoyens (...) à côté". Un nombre record de 13 décès avait été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers. Pour la quasi-totalité, les victimes étaient les conducteurs ou passagers des véhicules en cause.