Pour certains étudiants, la facture peut être très salée à l'université. D'après un rapport de l'Unef révélé par Europe 1, 31 universités en France font payer des frais supplémentaires, qui sont en théorie interdits. La plus mauvaise élève est l'université de Grenoble 2, et plus précisément l'Institut d'administration et d'entreprise (IAE), une sorte d'école publique de management, avec jusqu'à 800 euros de frais en plus du diplôme national.
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Des universités déjà condamnées
L'établissement est coutumier du fait : Grenoble 2 était déjà pointée du doigt l'an dernier et a même été condamnée il y a trois ans. Deuxième de ce palmarès, l'IAE de Paris, avec 750 euros en plus.
"Nous avons été amenés à porter plainte auprès du tribunal administratif qui nous a donné raison en condamnant Grenoble 2 et Paris 11. Ces universités ont été contraintes de rembourser les frais d'inscription illégaux. Malheureusement, on retrouve encore Grenoble en tête de classement et Paris en numéro deux", déplore Emmanuel Zemmour, président de l'Unef, interrogé par Europe 1.
Suivent ensuite dans ce classement l'université de Lille 2 (700 euros), l'Ecole des Ponts et Chaussées (676 euros), l'université de Strasbourg (600 euros), l'IAE de Toulouse (575 euros) et l'université de Mulhouse (400 euros).
Des pratiques illégales
Certains établissements font payer entre 60 et 140 euros de frais supplémentaires, présentés comme des "frais de dossier" ou de "scolarité". Les montants sont faibles, mais la pratique est là encore illégale. Dans les universités et les écoles d'ingénieurs, les prix sont en effet fixés par décrets. Pour une licence, il faut compter 181 euros, et 250 euros pour le master.
"Des universités se mettent dans l'illégalité et exigent de leurs étudiants qu'ils payent des frais supplémentaires à titre de dossier, de frais pour la bibliothèque universitaire, de frais pour l’informatique, ou alors pour des choses beaucoup plus farfelues. On a en effet vu les universités faire payer pour un "passeport pédagogique", ce qui est quelque chose dont le contenu est flou", souligne Emmanuel Zemmour au micro d'Europe 1.
Des frais complémentaires sont certes autorisés, mais seulement s'ils sont facultatifs et pas indispensables à la scolarité. Interrogée par Europe 1, l’École Centrale de Nantes, épinglée par le syndicat étudiant, assure que ses frais supplémentaires de 235 euros permettent aux élèves d'avoir un accès élargi au campus, de 6h30 à 22h30. Et qu'ils sont facultatifs.
Des masters au prix variable
L'Unef note toutefois un point positif dans ce classement réalisée chaque année depuis huit ans : les universités hors-la-loi sont de moins en moins nombreuses. Il y a cinq ans, elles étaient 64 à pratiquer des frais supplémentaires.
Mais elles semblent utiliser des moyens détournés, créant notamment des diplômes de master non nationaux, dont elles peuvent fixer le prix à leur guise. A Marseille, qui est pourtant un établissement public, on trouve ainsi un master qui coûte 9.000 euros.