33e campagne des Restos du coeur : Coluche "nous galvanisait"

71.000 bénévoles se mobilisent chaque année pour les Restos du coeur.
71.000 bénévoles se mobilisent chaque année pour les Restos du coeur. © BERTRAND GUAY / AFP
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François Coulon édité par C.O. , modifié à
Alors que démarre mardi la nouvelle campagne d'hiver des Restos du coeur, Gisèle, bénévole depuis 32 ans, se souvient de ses débuts au sein de l'association fondée par Coluche.
TÉMOIGNAGE

Lorsqu'il a lancé son appel, sur Europe 1, le 26 septembre 1985, Coluche n'imaginait sans doute pas que 32 ans plus tard, les Restos du coeur seraient encore en service et qu'ils aideraient des démunis toujours plus nombreux - 900.000 aujourd'hui. Gisèle, 72 ans, fait partie des 71.000 bénévoles qui se mobilisent chaque année et dès mardi pour le lancement de la campagne d'hiver des "Restos". Mais elle est aussi l'une des rares à avoir fait partie des bénévoles de la première heure, affectée à la distribution du pain, quand Coluche a ouvert son centre pilote, un barnum bleu et blanc dressé sur un terrain vague à Gennevilliers, le samedi 21 décembre : "Il faisait très froid ce jour-là mais lui, il nous galvanisait", explique-t-elle mardi au micro d'Europe 1. 

"Il disait 'on va y arriver'". "En se tapant sur les cuisses, il disait 'on va y arriver'. Il était vraiment content. Et en même temps dès qu'il franchissait le chapiteau, il voyait ces gens en difficultés et là on sentait que ça le remuait de voir cette précarité sur le terrain", se souvient-elle. "Il disait à tout le monde, 'la pauvreté c'est triste, mais vous devez garder le sourire. C'est comme si c'était le premier repas que vous donniez aux personnes accueillies'."

Le CDI, une "cerise sur le gâteau". Gisèle n'a jamais rendu son tablier. Elle a migré depuis en Vendée où elle attaque lundi sa 33e campagne d'hiver à Fontenay-le-Comte, en cumulant distribution des repas et chantiers d'insertion. "Quand il y a une personne qui, après plusieurs CDD, dit 'j'ai un CDI maintenant', je ne l'appelle plus par son prénom mais je l'appelle 'cerise sur le gâteau', car c'est une cerise sur le gâteau", assure-t-elle. "C'est vraiment très fort quand, après le passage en insertion, une personne réussit à trouver un emploi stable", conclut-elle.