Un an après Xynthia, l’Etat tente de tourner la page. La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a présenté jeudi le "plan national submersions rapides » destiné à maîtriser l’urbanisation en zones dangereuses.
Doté d'un budget de 500 millions d'euros, il décline une soixantaine d'actions concrètes. "On se donne les moyens de tirer toutes les conséquences de la tempête Xynthia", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet.
Le premier point concerne la maîtrise de l’urbanisation sur le littoral. 242 communes à risque ont été identifiées. Dans les trois ans, elles devront se doter d’un plan de prévention des risques pour limiter les constructions et imposer des normes à certaines maisons comme le rehaussement.
Afin de renforcer la fiabilité des digues, l'engagement de 1.200 km de travaux de confortement d’ouvrages sera lancé sur la période 2011-2016.
La prévention dès l'école
Le plan prévoit par ailleurs la mise en place par Météo France, d'ici fin 2011, d’une vigilance spécifique météo "vagues-submersions". Grâce à ces outils météo plus fins et plus fiables, les populations seront alertées avec des codes couleurs : jaune, orange, rouge.
NKM a par ailleurs insisté sur l’éducation au risque. "Dans les communes, dans les écoles, on informe les élèves sur ce qui va se passer. On met un petit document dans la boîte aux lettres pour dire aux gens ce qu’il faut faire suivant tel risque, si vous entendez telle annonce, si vous entendez tel bruit. On sensibilise les populations sur tous les risques auxquels cette commune là est exposée et ce qu’il faut faire si le risque est avéré".
Les premières "déconstructions" dès mars
Enfin pour les zones noires dévastées, l’Etat s’engage à détruire, à "déconstruire" entièrement les maisons inhabitables. Au 1er février, sur les 1.574 habitations concernées par les "zones de solidarité" dans les deux départements frappés par Xynthia (Vendée et Charente-Maritime), 1.113 avaient l'objet d'un accord pour une acquisition à l'amiable par l'Etat, a indiqué la ministre de l'Ecologie.
Les premières "déconstructions" de maisons rachetées par l'Etat "peuvent commencer dès le mois de mars en Vendée et avec quelques mois de décalage en Charente-Maritime", a-t-elle précisé. "C’est une question de respect pour les gens", a dit la ministre. "C’est une manière aussi de tourner la page. Il y a un avant et un après Xynthia".