Environ 70 militants d'extrême droite ont été arrêtés samedi après-midi à Lyon, notamment pour s'être rassemblés à la gare de la Part-Dieu alors que leur manifestation prévue en centre-ville avait été interdite, selon la préfecture. Parmi les interpellés, "certains vont faire l'objet d'une vérification d'identité et d'autres seront placés en garde à vue pour des infractions plus graves que leur participation à un attroupement", a déclaré le préfet délégué pour la Défense et la Sécurité, Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts. Certains militants portaient "des couteaux ou des barres de fer", et d'autres pourraient être poursuivis pour des "violences sur agent de la force publique", a expliqué le préfet, soulignant qu'il n'y avait eu "aucune dégradation ni blessé" pendant l'après-midi.
Au milieu des voyageurs de la Part-Dieu, très nombreux en ce début de week-end, le président de l'Oeuvre française Yvan Benedetti était monté vers 14H45 sur l'un des escaliers menant aux quais pour prendre la parole pendant une dizaine de minutes. "L'heure de l'insoumission a sonné !", avait lancé l'élu local, exclu du FN en juillet 2011 pour des propos antisémites, entouré par 30 à 40 militants des Jeunesses nationalistes, groupuscule fondé en octobre dernier à Lyon.
Les policiers présents dans la gare, entourant progressivement les manifestants, les ont repoussés vers une des portes de la Part-Dieu conduisant au métro, instaurant un périmètre de sécurité et obligeant les voyageurs à emprunter d'autres accès. Plusieurs militants ont tenté de forcer le passage et les forces de l'ordre ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène, maîtrisant peu à peu les manifestants qui ont continué à crier "la France aux Français", genoux à terre.
Parallèlement, d'autres membres présumés des Jeunesses nationalistes ont été interpellés dans le quartier de Saint-Jean, sur la rive droite de la Saône, portant "des fumigènes ou des couteaux dans leur sac à dos", d'après Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts.