8.000 "teufeurs", selon la préfecture, 10.000 selon les organisateurs, se sont installés samedi sur un champ du Larzac à Millau, dans l'Aveyron, pour un festival de musique électronique Teknival "revendicatif" destiné à dénoncer la loi "discriminatoire" contre les rave.
Un lieu symbolique. 2.000 voitures ont pris place sur le site des "1.789 arbres de la Liberté", dans la forêt communale de Millau. Cet endroit, où avaient été plantés 1.789 arbres pour le bicentenaire de la Révolution en 1989, a été choisi pour "sa symbolique", a expliqué "Barouf", un des organisateurs. "Liberté, égalité, fraternité : nous incarnons ces valeurs", a-t-il ajouté, évaluant à 10.000 le nombre de teufeurs, une participation qui devrait être plus importante d'ici à la fin de l'événement, le 15 août au soir, selon lui.
"Les lois n'avancent pas". La secrétaire générale de la préfecture, Dominique Consille, a évalué à 8.000 le nombre des participants en milieu de matinée mais précisé que d'autres étaient en route. La manifestation n'est "pas autorisée", a-t-elle indiqué. "Nous sommes devant une situation de fait", a-t-elle ajouté, disant que 110 gendarmes encadraient l'événement. Tandis que des Teknival ont lieu chaque année en France au 1er mai, l'organisation de tels rassemblements avait été abandonnée pour le 15 août. "Mais les Teknival du 15 août ont été repris pour en faire une manifestation revendicative car les lois n'avancent pas", a précisé Barouf.
Une discrimination. Les "teufeurs" qualifient de "discriminatoire" la loi de 2002 sur les "free parties" et réclament l'arrêt des saisies de matériel sono, des procédures "abusives" contre les organisateurs et les participants, ainsi que la possibilité d'accéder aux terrains publics inutilisés et exploitables pour les fêtes. Les organisateurs sont particulièrement ulcérés contre le préfet de l'Aude, Jean-Marc Sabathé, qui, le 26 juillet, en annonçant son plan anti-rave, avait qualifié les teufeurs de "cons et d'irresponsables", selon des propos rapportés par La Dépêche du Midi. "On nous insulte. Ce sont des réponses d'un autre temps. C'est une chasse aux sorcières", estime Barouf.
L'organisateur assure le "bon déroulement" du Teknival grâce à la "responsabilité de tous", citant en particulier la mise en place de "stands de prévention sur la prise de risques stupéfiants, alcools et sons".