Les poubelles sont-elles bien rentrées ? Y a-t-il trop de bruits le soir dans le quartier ? A La Crau, petite ville du Var, 200 habitants, sur les 16.000 que compte la commune, ont été chargés, par la mairie, de répondre à ces questions. Ils sont "référents" de quartier. En somme, ils ont pour mission de garder un œil sur la vie de leurs pâtés de maisons - et par conséquent sur leurs voisins. Ils en référeront ensuite à monsieur le maire, l'UMP Christian Simon.
Ils "espionnent les autres"
"Ça veut dire qu'un peu plus d'un habitant sur cent espionne les autres. Et qu'on privilégie la sécurité à tout prix, quitte à ce que ce soit au détriment des libertés", estime François Nadrias, militant de la Ligue des droits de l’homme à Toulon, interrogé par Rue89. Un point de vue partagé par l’opposition de La Crau qui rappelle que ce groupe de référents de la mairie a été constitué sans qu’aucun vote ne l’ait autorisé en conseil municipal.
L’opposition dénonce également l’anonymat de ces voisins un peu particuliers, dont la liste n’est, pour l’heure, pas consultable par les citoyens.
Des dérapages en vue ?
Des réticences qui agacent Jacqueline Boni, présidente des comités de quartiers de La Crau, et elle-même "référente". "Ce sont des citoyens comme les autres. Ils ne font pas partie d'une quelconque police ou milice !", explique-t-elle, à France Soir.
Voilà qui ne rassurent pas les habitants de La Crau qui s’émeuvent, eux, des risques de dérapage que pourraient générer "ces référents" de l’ordre.