Arguant d'une hausse des agressions dans les transports en commun, Génération identitaire, un mouvement d'extrême droite, a décidé de lancer ses propres "patrouilles de sécurisation". Depuis quelques jours, un groupe, composé d'une vingtaine de personnes, patrouille dans les métros et les bus lillois. Une initiative que dénonce l'élu en charge des transports et certains usagers rencontrés par Europe 1.
>> Le correspondant d'Europe 1 dans le Nord a pu assister vendredi à leur toute première patrouille
"Chasser la racaille". Le but de ces militants d'extrême droite : occuper le terrain et, selon leurs termes, "chasser la racaille" des transports publics. Vêtus de blousons jaunes, ils ont débarqué à une vingtaine, vendredi, dans les couloirs du métro de la ville. Pour ce premier jour, ils restent en groupe et se déplacent de station en station, en expliquant le pourquoi de cette "patrouille de sécurisation" aux usagers. "Sur la base de l'exemple des voisins vigilants, nous souhaitons créer un collectif de la jeunesse vigilante. Nous souhaitons que, dans le métro, dans les bus, tout le monde soit solidaire", explique l'un des membres de Génération identitaire. Ajoutant : "Mais on n'est pas là pour se substituer à la police".
"Ce que vous faites est honteux". Une initiative comprise par certains usagers. "C'est un problème de société, si les gens étaient plus solidaires entre eux, il y aurait moins de délinquance et d'agressions", estime ainsi une voyageuse. "Ce n'est pas deux-trois branleurs qui vont faire la loi", ajoute un autre. Mais d'autres usagers sont dubitatifs. "Il y a des policiers, il y a des militaires qui patrouillent, c'est plus le rôle de la police nationale de gérer ça", estime une passagère. D'autres réagissent plus violemment quand ils reconnaissent le groupe d'extrême droite. "Je pense que ce que vous faites, c'est honteux", interpelle une passagère.
La colère d'un élu. Eric Quiquet, l'élu en charge des transports à la communauté urbaine de Lille, a demandé aux autorités d'empêcher à l'avenir ce type de patrouille. "On n'a pas besoin d'une bande de guignols pour sécuriser le réseau de transport public. Certains se font des mauvais films. Jouer avec les peurs, jouer avec les fantasmes, c'est le métier de l'extrême droite. Donc, l'insécurité c'est eux, avant tout", estime l'élu au micro d'Europe 1.
Ce dernier ajoute qu'avec les 400 agents de prévention et le réseau de vidéosurveillance, les transports lillois sont l'endroit le plus sûr de l'agglomération. Le groupe des Identitaires, lui, a déjà prévenu qu'il reviendrait dans le métro.
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