L’info. Depuis les révélations de La Provence, lundi, sur la publication d'une page Facebook alimentée par les prisonniers des Baumettes, la polémique est vive sur ce qu'il se passe derrière les barreaux. Depuis leurs cellules, certains détenus diffusent sur les réseaux sociaux des clichés sur lesquels ils paradent. Après Marseille, une nouvelle page Facebook a été découverte à Nice.
Dans les douches ou la salle de musculation. En boxer ou en caleçon, muscles dessinés, et parfois même un joint à la bouche, les prisonniers de la maison d’arrêt de Nice se pavanent et prennent la pose. Au total, près d’une quinzaine se sont échangés des commentaires et ont "liké" leurs clichés mis en ligne, a rapporté Nice-Matin. Un compte Facebook similaire à celui des détenus marseillais, "MDR o Baumettes", supprimé par l'administration pénitentiaire le 31 décembre dernier, après avoir récolté près de 4.800 "likes".
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Une vidéo pour le Nouvel An. Et les détenus niçois ne se sont pas arrêtés là : l’un d’entre eux a même publié une vidéo enregistrée lors du réveillon du 31 décembre. Dans une rue adjacente au centre pénitentiaire, on voit ses proches tirer un feu d’artifice pour fêter la nouvelle année.
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"Scandalisé". Le maire UMP de la ville, Christian Estrosi, a déclaré sur Twitter être "scandalisé" par la publication de ces photos sur les réseaux sociaux et "demande des comptes à Christiane Taubira", la garde des Sceaux. "Comment peut-on être un détenu et consommer de la drogue en toute impunité? Comment peut-on être détenu et disposer à sa guise des réseaux sociaux? J'avoue ma totale incompréhension et ma révolte", s’est indigné l’édile auprès du quotidien local Nice-Matin.
Ces photos de détenus faisant de la provocation aux #Baumettes et maintenant à Nice sont scandaleuses. Je demande des comptes à @ChTaubira— Christian Estrosi (@cestrosi) 5 Janvier 2015
Comment de telles photos peuvent-elles être publiées ? Pour Philippe Perron, le directeur interrégional de l'administration pénitentiaire, la page "MDR o Baumettes" avait été publiée depuis "l'extérieur" du centre pénitentiaire marseillais, avec des clichés "remontés de l'établissement". L'auteur, qui n'a pas été identifié, avait suspendu la page "dès que ça a commencé à se savoir". "On a tout de suite pris des dispositions après la découverte de cette page Facebook en ouvrant une enquête administrative et en saisissant le procureur de Marseille", avait-il indiqué. Par ailleurs, des "fouilles sectorielles" avaient été lancées auprès des détenus visibles sur les photos, et avaient déjà permis "de retrouver certains des objets présentés".